Nouveau coup de tonnerre sur la scène diplomatique africaine. Le Soudan a annoncé ce mardi 16 janvier sa décision unilatérale de geler sa coopération avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD). Une organisation régionale basée à Djibouti qui regroupe plusieurs pays d’Afrique de l’Est.
Dans un communiqué lapidaire, le ministère soudanais des Affaires étrangères a justifié cette rupture par « des violations de souveraineté » imputées à l’IGAD, sans plus de précisions.
Une décision radicale qui isole encore davantage Khartoum, empêtré dans une profonde crise politique depuis le coup d’État mené en octobre 2021 par le général Al-Burhane.
Depuis, le Soudan demeure dirigé d’une main de fer par la junte militaire qui a dissous les institutions démocratiques issues de la révolution de 2019.
Un pouvoir autoritaire contesté par une large partie de la population et les partis d’opposition qui réclament un retour à l’ordre constitutionnel.
Une instabilité chronique et des violences meurtrières au Soudan
Sur le terrain, cette lutte intestine pour le pouvoir se traduit par des violences récurrentes à travers le pays entre les différentes factions politiques et ethniques. Rien que sur l’année 2023, pas moins de 13 000 morts sont à déplorer selon l’ONG ACLED.
Inquiets de cette escalade, plusieurs pays africains et arabes tentent depuis des mois de jouer les médiateurs pour ramener toutes les parties soudanaises à la table des négociations.
Mais la junte au pouvoir à Khartoum demeure inflexible et opposée à tout dialogue avec ses opposants.
Dans ce contexte, la décision soudaine de tourner le dos à l’IGAD apparaît comme un nouveau geste d’hostilité des militaires face aux ingérences extérieures. Quitte à s’isoler encore davantage et à raviver les tensions diplomatiques avec ses voisins régionaux.
Reste désormais à voir si cette rupture avec l’organisation intergouvernementale sera suivie d’effets dans les prochains jours. Ou si elle relève plus de la simple provocation destinée à masquer, un temps, l’incapacité chronique de la junte à apaiser les divisions internes déchirant le Soudan.
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