Face à une pénurie de main-d’œuvre qui perdure dans plusieurs secteurs, un pays de l’espace Schengen envisage d’élargir significativement l’accès à des visas pour les travailleurs ressortissants de pays tiers.
Une excellente nouvelle pour les travailleurs étrangers souhaitant immigrer en Estonie.
Selon la confédération des employeurs estoniens (CEE), le pays manque cruellement de spécialistes en informatique depuis des années. Et désormais, la pénurie de travailleurs qualifiés s’étend également aux conducteurs, aux ouvriers du bâtiment et aux professions de l’éducation.
Face à cette situation, les employeurs estoniens pressent les autorités d’augmenter les quotas de main-d’œuvre étrangère, et de les multiplier par trois ou quatre.
Actuellement, ce quota d’immigration s’établit à seulement 0,1% de la population du pays, soit environ 1 300 personnes par an.
« La population estonienne vieillit et le taux de natalité est faible, si bien que notre bassin de travailleurs se réduit de plusieurs milliers de personnes chaque année. Sans l’apport de main-d’œuvre étrangère, il sera impossible de maintenir le niveau de prospérité actuel, et encore moins de viser une croissance rapide », a déclaré Arto Aas, le président de la CEE.
De diverses actions pour l’augmentation du nombre de visas Schengen pour les travailleurs
De leur côté, les autorités se montrent ouvertes à assouplir les règles actuelles. Le ministre estonien des Affaires économiques, Tiit Riisalo, s’est dit prêt à discuter du relèvement des quotas.
D’autres options sont également à l’étude, comme des exemptions sectorielles ou l’établissement d’une liste d’employeurs de confiance bénéficiant de règles plus souples.
Un groupe de travail a d’ailleurs été constitué par le gouvernement pour traiter ces questions de politique migratoire et de marché de l’emploi.
Si le ministère de l’Intérieur estime qu’il n’y a pas lieu de relever les quotas, il se dit ouvert à l’ajout d’exemptions ainsi qu’à un réexamen des règles en vigueur.
L’implication des syndicats doit permettre d’éviter que cette main-d’œuvre étrangère ne menace les emplois et les revenus locaux, souligne le ministre Lauri Läänemets.
Quoi qu’il en soit, le vent semble tourner en faveur d’une immigration de travail accrue. Déjà, en décembre 2023, le Parlement et le Conseil européens sont tombés d’accord sur une refonte de la directive « permis unique », visant à uniformiser les procédures pour l’obtention d’un permis combiné de travail et de séjour en UE.
Si l’Estonie s’était opposée à cette réforme, craignant une hausse des coûts administratifs, la pression des employeurs devrait la contraindre à assouplir sa politique migratoire pour les travailleurs extra-européens.
Une excellente perspective pour tous ceux qui rêvent de s’installer dans ce pays dynamique au cœur de l’Europe du Nord.
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