C’est un rebondissement pour le moins inattendu dans l’affaire du lieutenant-colonel Mohamed Arsalane Emmanuel Zoungrana.
Cet officier supérieur de l’armée burkinabè, longtemps détenu pour accusations de tentative de déstabilisation du pouvoir, vient d’être enlevé ce lundi 29 mai à Ouagadougou, quelques minutes seulement après sa libération provisoire.
Une remise en liberté de courte durée
Pourtant, tout semblait se dérouler dans les règles lorsque des représentants du tribunal militaire se sont présentés en début de matinée à la villa de Ouaga 2000 où Zoungrana était détenu.
Conformément à un arrêt récent, l’officier a été extrait de sa cellule et remis en liberté provisoire, dans l’attente de son procès.
Mais les retrouvailles avec sa famille auront été de bien courte durée.
Selon des sources militaires, des hommes cagoulés et armés l’ont enlevé devant son épouse venue le récupérer, quelques minutes à peine après l’avoir vu sortir.
Un officier redouté du régime en place
Cette disparition forcée souligne à quel point le lieutenant-colonel Zoungrana, cependant affaibli par des mois de détention, reste un homme redouté du régime d’Ibrahim Traoré selon nos confrères de Jeune Afrique.
Cet officier controversé est accusé de complot contre l’autorité de l’État, notamment pour une présumée tentative de putsch contre l’ex-président Kaboré en 2022.
Déjà arrêté fin 2022, il avait été relâché avant d’être de nouveau interpellé 12 jours plus tard, soupçonné de fomenter une nouvelle déstabilisation avec ses partisans des « Mambas verts ». Une menace prise très au sérieux par les autorités, qui l’ont placé en résidence surveillée.
Son enlèvement survient alors que la justice militaire venait d’ordonner sa libération sous contrôle judiciaire strict.
Un nouveau rebondissement dans cette affaire brûlante qui alimente les tensions autour du capitaine Traoré, confronté à la fronde de plusieurs de ses anciens compagnons d’armes.
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