Coup de tonnerre en Afrique de l’Ouest. Ce dimanche 28 janvier, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont officialisé leur retrait de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest).
Cette décision radicale et immédiate a été annoncée dans un communiqué conjoint signé par les dirigeants militaires des trois pays sahéliens : le colonel Assimi Goïta pour le Mali, le capitaine Ibrahim Traoré pour le Burkina Faso et le Général Abdourahamane Tiani pour le Niger.
« Répondant aux attentes de nos populations, nous décidons en toute souveraineté du retrait sans délai de nos pays de la CEDEAO », stipule ce texte lu sur les médias officiels maliens, burkinabè et nigériens.
🔴COMMUNIQUE CONJOINT DU BURKINA FASO, DE LA REPUBLIQUE DU MALI ET DE LA REPUBLIQUE DU NIGER pic.twitter.com/s38VluHVtU
— Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (@NIGER_CNSP) January 28, 2024
Le départ du Mali, du Burkina et du Niger de la CEDEAO longtemps envisagé
Une décision qui parachève le divorce déjà bien entamé entre l’organisation ouest-africaine et ces trois États membres gouvernés par des juntes militaires.
La CEDEAO avait multiplié, ces derniers mois, les sanctions économiques et diplomatiques visant à punir les putschistes, tout en exigeant un retour rapide des civils au pouvoir.
Des mesures jugées illégitimes par Bamako, Ouagadougou et Niamey. Elles ont fini par pousser ces capitales à claquer officiellement la porte ce weekend.
Même si dans les faits, leur appartenance à la CEDEAO était devenue de plus en plus symbolique.
C’est par exemple le cas du Mali, suspendu de toutes les instances décisionnelles de l’organisation depuis longtemps. Le Burkina et le Niger, dirigés par des militaires putschistes, étaient, eux aussi, sous le coup de lourdes sanctions économiques ces derniers mois.
Dorénavant, Bamako, Ouagadougou et Niamey entendent donc reprendre leur destin en main, en se retirant complètement de la CEDEAO.
Une organisation qui réunit 15 pays et constitue le principal bloc économique en Afrique de l’Ouest.
Mais pour les experts, ce départ des trois réfractaires pourrait aussi paradoxalement renforcer l’influence des principaux pays moteurs de la zone, comme le Nigeria et la Côte d’Ivoire. La CEDEAO devrait en effet continuer de jouer un rôle clé dans la stabilité régionale.
Reste maintenant à savoir quelles seront les réelles conséquences économiques et diplomatiques du retrait malien, burkinabè et nigérien.
Affaire à suivre donc dans cette Afrique de l’Ouest en pleine recomposition politique et sécuritaire…
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