Les familles d’opposants détenus depuis un an en Tunisie pour « complot contre la sécurité de l’État » et dont certains sont en grève de la faim, ont appelé, ce mercredi 21 février 2024, les autorités à les libérer.
Depuis février 2023, plus de vingt opposants, hommes d’affaires et autres personnalités, ont été arrêtés en Tunisie, dont le président tunisien Kaïs Saïed qui détient les pleins pouvoirs, les a qualifiés de « terroristes ».
Ils sont soupçonnés de « complot contre la sécurité intérieure et extérieure de l’État ».
« Depuis un an, ils sont en prison sans aucun crime ou accusation, il s’agit d’une détention arbitraire et d’un crime contre l’humanité », a déclaré lors d’une conférence de presse à Tunis Ezzedine Hazgui, père de l’opposant incarcéré Jawhar Ben Mbarek.
Selon lui, le président Saïed « est en train d’arrêter tous ses opposants politiques ».
M. Ben Mbarek et d’autres détenus, dont le chef du mouvement islamo-conservateur Ennahdha, Rached Ghannouchi, et Issam Chebbi, l’un des dirigeants de la coalition d’opposition « Front du salut national », observèrent une grève de la faim depuis plusieurs jours pour demander leur libération.
« La grève de la faim commence à avoir des effets sur leur santé, mais ils insistent pour continuer », a affirmé lors de la conférence de presse l’avocate Dalila Msaddek, qui fait partie du comité de défense de ces détenus.
De nombreuses organisations des droits humains tunisiennes et internationales ont condamné les poursuites judiciaires contre les opposants et ont réclamé leur remise en liberté.
Élu démocratiquement en octobre 2019 pour un mandat de cinq ans, M. Saïed s’est octroyé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021, en limogeant le Premier ministre et en gelant le Parlement, faisant vaciller la jeune démocratie née de la première révolte du Printemps arabe en 2011.
Restez à jour en vous abonnant à notre chaine WhatsApp et notre canal Telegram.