Les Etats-Unis ont assuré ce lundi 12 août 2024, vouloir lancer cette semaine en Suisse un processus pour discuter d’un cessez-le-feu au Soudan malgré l’incertitude quant à la participation du gouvernement soudanais à ces pourparlers.
Le Soudan est plongé depuis avril 2023 dans une guerre opposant l’armée régulière du général menée par Abdel Fattah al-Burhan aux paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohammed Hamdane Daglo.
De précédents cycles de négociations menés à Jeddah, en Arabie Saoudite, ont échoué. Fin juillet, Washington avait invité l’armée et les paramilitaires à des pourparlers en Suisse pour tenter de mettre fin à cette guerre dévastatrice qui a plongé le pays au bord de la famine.
Ces pourparlers en Suisse sont « une extension » de ceux de Jeddah, a déclaré l’envoyé spécial américain pour le Soudan, Tom Perriello, lors d’une conférence de presse lundi à Genève.
Il a également indiqué que ce cycle de négociations, qui doit démarrer le 14 août, pouvait durer jusqu’à 10 jours, mais il n’en a pas précisé le lieu pour « des raisons de sécurité ».
« La priorité de ce processus est de parvenir à la cessation des hostilités » et de discuter de la « protection des civils, de l’accès humanitaire et de l’application de la loi » mais « ce n’est pas le lieu pour avoir un dialogue politique », a-t-il dit, affirmant que « lorsque vous introduisez des politiciens dans l’équation, vous pouvez perdre des heures et des heures sur des choses qui n’ont rien à voir avec la fin de la violence ou l’augmentation de l’aide humanitaire ».
Quels participants ?
L’envoyé spécial américain a affirmé que « les FSR ont donné leur accord inconditionnel sur leur participation », mais « les FAS (forces armées soudanaises) ne nous ont pas encore donné de confirmation ».
Mais « nous irons de l’avant avec cet événement (…) et cela a été clairement indiqué aux parties », a-t-il dit, tout en reconnaissant que sans le gouvernement « il ne pourra pas y avoir de médiation formelle » mais de simples discussions techniques.
Le gouvernement soudanais a envoyé une délégation à Jeddah pour discuter avec les médiateurs américains des conditions de la participation du gouvernement soudanais.
Le chef de la délégation, le ministre soudanais des Mines, Mohammed Abou Namo, a annoncé dimanche sur Facebook « la fin des consultations, sans accord sur la participation de la délégation soudanaise ».
Le ministre des Médias, Graham Abdelkader, a affirmé lors d’une allocution télévisée que la délégation soudanaise avait constaté « l’incapacité des Etats-Unis à pousser les milices rebelles (en référence aux FSR) à s’engager à mettre en œuvre la déclaration de Jeddah », négociée l’année dernière lors d’un cycle de pourparlers en Arabie Saoudite.
Les négociations de Jeddah n’ont donné lieu qu’à des cessez-le-feu de courte durée l’an dernier, immédiatement rompus par l’armée et les paramilitaires.
Émirats arabes unis
Les pourparlers de Suisse, coparrainés par l’Arabie Saoudite et la Suisse, incluront l’Union africaine, l’Egypte, les Émirats arabes unis et l’ONU en tant qu’observateurs, selon Washington.
© AVEC AFP