Les États-Unis veulent décider de l’avenir de ce pays africain même sans sa présence ; des assises programmées en Suisse

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Président des États-Unis Joe Biden / Crédit Photo : Le Point

Les Etats-Unis ont indiqué ce lundi 12 août 2024 vouloir lancer cette semaine en Suisse les discussions sur le Soudan même en l’absence de représentants du gouvernement soudanais, qui émet de sérieuses réserves sur l’approche américaine concernant ces pourparlers.

« Nous avons eu des échanges approfondis avec les FAS (forces armées soudanaises) mais ils ne nous ont pas encore donné de confirmation » concernant leur venue le 14 août en Suisse mais « nous irons de l’avant avec cet événement (…) et cela a été clairement indiqué aux parties », a déclaré l’envoyé spécial des Etats-Unis pour le Soudan, Tom Perriello, en conférence de presse.

Il a également indiqué que ce cycle de négociations pouvait durer jusqu’à 10 jours et n’a pas souhaité en préciser le lieu pour « des raisons de sécurité ».

De son côté, « les FSR (Forces de soutien rapide, ndlr) ont donné leur accord inconditionnel sur leur participation », a-t-il dit.

Si les représentants du gouvernement ne viennent pas, « il ne pourra pas y avoir de médiation formelle » mais « nous continuerons à nous concentrer sur les éléments internationaux et techniques », a ajouté M. Perriello.

Fin juillet, Washington avait invité les belligérants à ce nouveau cycle de négociations pour tenter de mettre fin à une guerre dévastatrice qui fait rage depuis près de 16 mois.

Le gouvernement soudanais a envoyé vendredi une délégation à Jeddah, en Arabie saoudite, pour discuter avec les médiateurs américains des conditions de la participation du gouvernement soudanais.

« J’annonce la fin des consultations, sans accord sur la participation de la délégation soudanaise aux négociations de Genève », a déclaré dimanche sur Facebook le chef de la délégation, le ministre soudanais des Mines, Mohammed Abou Namo.

Tard dimanche soir, le ministre des Médias, Graham Abdelkader, s’est exprimé au nom du gouvernement lors d’une allocution télévisée.

Il a affirmé que la délégation soudanaise avait constaté « l’incapacité des Etats-Unis à pousser les milices rebelles (en référence aux FSR) à s’engager à mettre en œuvre la déclaration de Jeddah », négociée l’année dernière lors d’un cycle de pourparlers en Arabie saoudite.

Les négociations de Jeddah n’ont donné lieu qu’à des cessez-le-feu de courte durée l’an dernier, immédiatement rompus par l’armée et les paramilitaires.

Les pourparlers de Suisse, coparrainés par l’Arabie saoudite et la Suisse, incluront l’Union africaine, l’Egypte, les Emirats arabes unis et l’ONU en tant qu’observateurs, avait précisé Washington.

Le gouvernement soudanais « rejette tout nouvel observateur ou participant », notamment après que les Etats-Unis ont « insisté sur la participation des Emirats arabes unis en tant qu’observateur », alors même que l’armée accuse régulièrement Abou Dhabi de soutenir les FSR, a encore dit le ministre Abdelkader.

Lundi, l’envoyé spécial américain a lui affirmé qu’« il est très clair que la présence de l’Égypte et des Émirats arabes unis à la table des négociations est un outil potentiel incroyablement important pour s’assurer qu’il n’y a pas seulement un accord sur le papier », affirmant que ces pays « peuvent devenir des garants » dans les pourparlers.

@Avec l’AFP