Retrait du Niger, du Mali et du Burkina de la CEDEAO : voici tout ce qui va changer

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Crédit Photo : Rédaction L-Frii

Ce 28 janvier, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont simultanément annoncé leur retrait de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Cette décision unilatérale des juntes militaires au pouvoir est un coup de tonnerre diplomatique en Afrique de l’Ouest. Elle aura de lourdes répercussions économiques et politiques.

Pour les affaires, c’est un saut dans l’inconnu. La libre circulation des personnes et des marchandises au sein de la zone CEDEAO devrait être remise en cause.

Un retour des droits de douanes est à craindre, de même que le spectre de nouvelles sanctions contre le trio sahélien. Les entrepreneurs redoutent déjà l’impact sur leurs activités transfrontalières.

Sur le plan politique, ce retrait du Burkina Faso, du Niger et du Mali libère les juntes des engagements pris devant la CEDEAO pour un retour à l’ordre constitutionnel.

Les élections sont repoussées au Mali et au Burkina Faso. Quant au Niger, les négociations avec la communauté ouest-africaine sont enterrées.

Le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger : un désastre pour la CEDEAO

Conséquence majeure : le projet de monnaie unique Eco, qui devait voir le jour en 2027, est sérieusement hypothéqué. Le départ des 75 millions de Nigériens, Maliens et Burkinabè pourrait signer l’arrêt de mort de cette ambition régionale.

Même si les modalités concrètes restent floues, ce retrait coordonné fragilise encore la CEDEAO, incapable depuis 2020 d’endiguer la valse des coups d’État qui secoue l’Afrique de l’Ouest.

Amputée de trois membres, critiquée pour sa gestion de la crise malienne, l’organisation apparaît plus divisée que jamais.

Surtout, en quittant la zone d’intégration ouest-africaine, la junte malienne s’aligne sur la Russie et celle du Burkina Faso multiplie les appels du pied à Moscou.

Le Niger se rapproche également de puissances extérieures comme l’Iran. Preuve d’un changement d’alliances en profondeur, avec des partenaires prêts à fermer les yeux sur les dérives autoritaires des nouveaux hommes forts du Sahel.

Au-delà de l’affaiblissement de la CEDEAO, c’est un signal inquiétant pour l’intégration africaine que viennent d’envoyer les putschistes d’Afrique de l’Ouest.

Le panafricanisme prôné par l’Union Africaine est plus que jamais mis à mal par des régimes en quête de légitimité internationale auprès de puissances aux vues divergentes des principes démocratiques promus en Afrique depuis plusieurs dizaines d’années.

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