Retrait du Niger, du Burkina et du Mali de la CEDEAO : la Russie propose une solution qui va plaire à l’organisation

Cette puissance économique mondiale trahit la France et apporte son soutien à ce pays de l'AES

Crédit photo : France 24

Le retrait simultané du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) le 28 janvier dernier a plongé l’Afrique de l’Ouest dans une crise diplomatique majeure.

Mais une solution pourrait venir de Russie, pays allié des trois régimes militaires sahéliens.

Lors d’une rencontre avec son homologue gambien à Moscou cette semaine, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a appelé à un « dialogue politique » pour résoudre les tensions entre la CEDEAO et à ses anciens membres.

« Ce règlement doit reposer sur le principe ‘aux problèmes africains, des solutions africaines’, avec un rôle important réservé aux organisations régionales », a souligné M. Lavrov, en référence à la CEDEAO.

Un discours bien différent de Moscou, qui appelle d’ordinaire à moins d’ingérence occidentale sur le continent.

De son côté, le ministre gambien a dit espérer que « les différends qui opposent la CEDEAO et les pays qui viennent de s’en retirer seront résolus par voie de dialogue ».

Poussée par la Russie, la Gambie, un potentiel médiateur à la crise entre la CEDEAO et le Burkina Faso, le Niger, le Mali ?

Le petit pays d’Afrique de l’Ouest veut se positionner ainsi en médiateur potentiel de la crise, avec le soutien appuyé de Moscou.

Cette main tendue surprise de la Russie arrive au bon moment pour une CEDEAO fragilisée, qui risque de perdre définitivement trois membres importants selon ses propres termes. L’organisation sous-régionale s’est déclarée « déterminée à trouver une solution négociée ».

La proposition russe d’une médiation africaine pourrait donc satisfaire la CEDEAO, dos au mur. D’autant que le processus de retrait des trois pays prendra un an avant d’être effectif, ce qui laisse une chance au dialogue.

Reste à savoir si les juntes militaires du « trio sahélien », toutes trois soutenues par Moscou, accepteront finalement de renouer le contact avec l’organisation ouest-africaine qu’elles accusent d’« humiliations » et d’« assujettissement ». L’appui diplomatique russe pourrait faire pencher la balance.

Une porte de sortie se dessine en tout cas dans la crise inédite entre la CEDEAO et trois de ses membres fondateurs.

La Russie, par la voix de son chef de la diplomatie, vient apporter une médiation de poids pour tenter d’éviter le chaos. Aux acteurs régionaux maintenant de saisir cette perche tendue.

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