Les dominos s’alignent enfin pour un règlement de la crise qui embrase l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Après des mois de tensions extrêmes, Félix Tshisekedi et Paul Kagamé pourraient se retrouver prochainement face-à-face autour d’une table de négociations. Un sommet de la dernière chance ?
L’annonce ne manque pas de surprendre. C’est l’Angola, en la personne de son ministre des Affaires étrangères Téte António, qui a lâché la bombe lundi : Paul Kagamé « accepterait » de rencontrer son homologue congolais à une date qui reste à fixer.
Un signe d’ouverture rarissime du côté du Président rwandais jusque-là murée dans un silence de plomb.
A Kinshasa, on se dit prêt à tout pour éteindre ce feu qui menace de se transformer en immense brasier régional.
Mais à une condition, martelée depuis des mois : que le Rwanda retire d’abord ses troupes et ses armes du sol congolais, comme aussi le M23, son bras armé. Un préalable exigé par Félix Tshisekedi comme une question de souveraineté pour la RDC.
De Kigali pourtant, la réponse reste évasive. On évoque vaguement la nécessité « d’aborder les causes profondes du conflit » mais pas un mot sur les revendications congolaises.
Un silence assourdissant qui fait déjà douter du sérieux des intentions rwandaises.
Epargnée jusqu’ici par les affrontements, mais très inquiète de leur escalade incontrôlée, l’Union africaine sort enfin du bois.
Après une médiation avortée, l’organisation panafricaine promet désormais d’impliquer toutes les instances régionales (EAC, CIRGL, SADC, CEEAC) pour un sommet de la dernière chance.
Une mobilisation générale pour éviter le naufrage. Car si Kinshasa et Kigali ne parviennent pas à surmonter leurs vieilles rancœurs, c’est une large partie de l’Afrique des Grands Lacs qui risque d’être précipitée dans un abîme sans fond.
Pour les deux capitales, l’heure du bras de fer semble toucher à sa fin. Reste à savoir si elles franchiront enfin le Rubicon de la paix.
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