La situation sanitaire en République démocratique du Congo « se détériore », menacée par une combinaison d’épidémies allant du choléra au mpox (longtemps appelée variole du singe) en passant par l’anthrax, la peste et la rougeole, s’inquiète l’OMS vendredi.
« Les défis auxquels est confrontée la population de la RDC ont atteint des niveaux alarmants, exacerbés par une combinaison de violence, de chocs climatiques et d’épidémies », a déclaré le représentant de l’Organisation mondiale de la santé dans ce pays, Dr Boureima Hama Sambo, en conférence de presse.
S’exprimant en visioconférence depuis Kinshasa, capitale de ce pays, le 2e plus vaste d’Afrique et peuplé de quelque 100 millions d’habitants, il a indiqué que dans de nombreuses régions du pays, en particulier dans l’est, les hôpitaux sont submergés de blessés alors que les civils se retrouvent pris dans les combats.
Plusieurs épidémies menacent également la population, aggravées par la malnutrition.
La RDC est ainsi confrontée à sa pire épidémie de choléra depuis 2017, avec 50.000 cas suspects et 470 décès enregistrés l’an dernier, a indiqué le Dr Sambo.
Elle est également frappée par la plus grande épidémie de rougeole enregistrée depuis 2019, avec près de 28.000 cas et 750 décès depuis janvier.
« La combinaison de la rougeole et de la malnutrition a de graves conséquences sur la santé des enfants de moins de 5 ans et l’accès insuffisant à la vaccination aggrave la situation », a expliqué le responsable de l’OMS.
« L’anthrax et la peste ont également touché les communautés dans l’est de la RDC au cours de ces derniers mois », a-t-il dit, dans la province du Nord Kivu pour l’anthrax et en Ituri pour la peste.
Concernant l’anthrax, l’OMS a recensé depuis le début de l’année déjà 16 cas et trois décès, soit environ l’équivalent des cas enregistrés sur l’ensemble de 2023. « Le taux de létalité est très élevé. L’anthrax est donc une menace sanitaire très préoccupante », a-t-il dit.
L’OMS est également préoccupée par une « accélération » de la propagation de l’épidémie de mpox (variole simienne), avec 4.000 cas suspects et 271 enregistrés cette année. Plus des deux tiers des cas sont des enfants.
Fin 2023, l’OMS avait déjà alerté sur les risques de propagation internationale de l’épidémie qui s’étend géographiquement en RDC et dont la transmission sexuelle s’accélère.
Le Dr Sambo a rappelé que la RDC est la deuxième plus grande crise de déplacement au monde après le Soudan, avec près de 10 millions de personnes déplacées.
En février, l’ONU a lancé un appel aux dons de 2,6 milliards de dollars pour fournir une aide humanitaire à 8,7 millions de personnes sur les 25,4 millions qui en ont besoin dans le pays.
© AVEC AFP
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