La France se retrouve au cœur d’une controverse sportive et diplomatique après avoir refusé d’accorder des visas à l’équipe iranienne de paranatation.
Cette décision, qui empêche les athlètes de participer aux prochains Championnats du monde, suscite l’incompréhension et la colère dans le milieu sportif international.
Alireza Izadi, l’entraîneur en chef de l’équipe, a révélé à l’agence de presse Tasnim les dessous de cette affaire. Selon lui, deux nageurs devaient initialement concourir à Berlin, mais l’ambassade française a traîné des pieds, retardant la délivrance des visas jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Un scénario qui s’est répété pour les Mondiaux en France, privant ainsi les athlètes iraniens d’une compétition cruciale pour leur préparation.
Ce refus intervient dans un contexte de tensions diplomatiques accrues entre la France et l’Iran, sur fond d’instabilité politique après le décès du président iranien dans un crash d’hélicoptère.
Mais pour Izadi, ces considérations ne devraient pas entraver la participation des athlètes à des compétitions internationales. « Ces championnats sont importants pour l’équipe, pour s’entraîner et tester leurs capacités », a-t-il souligné.
Malheureusement, ce n’est pas la première fois que les sportifs iraniens se heurtent à des obstacles pour obtenir des visas. En octobre 2023, l’Albanie avait déjà refusé d’accueillir l’équipe de lutte iranienne pour les Championnats du monde U23.
Un refus qui s’inscrit dans un contexte de défis diplomatiques croissants pour les athlètes de ce pays, comme l’a souligné la Fédération internationale de lutte. Les États-Unis avaient également refusé des visas à l’équipe nationale iranienne de volleyball par le passé.
Cette situation peut être mise en relation avec le fait que des athlètes iraniens de haut niveau, notamment des membres des équipes nationales, ont cherché l’asile en Australie et en Norvège.
Un phénomène qui n’est pas sans lien avec l’augmentation de 25% des demandes d’asile d’Iraniens dans l’UE en 2023, passant de 13 459 à 16 833 selon l’Agence de l’Union européenne pour l’asile (EUAA).
L’Allemagne est le pays qui a reçu le plus de demandes (59%), suivie des Pays-Bas (7%). Sur l’ensemble des demandes déposées en 2023, l’UE a accordé le statut de réfugié à 43% des demandeurs iraniens, tandis que 3% ont bénéficié d’une protection subsidiaire et 54% ont essuyé un refus.
Cette affaire soulève des questions quant à l’impact des tensions diplomatiques sur le sport de haut niveau. En privant les athlètes iraniens de compétitions majeures par les visas, la France ne risque-t-elle pas de compromettre leurs chances de briller sur la scène internationale ?
Une chose est sûre : dans un contexte géopolitique tendu, le sport peine à rester en dehors des considérations politiques. Un constat amer pour ces athlètes qui ne rêvent que de représenter leur pays au plus haut niveau, mais se retrouvent pris en otage par des enjeux qui les dépassent.
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