« La CEDEAO est devenue une menace », c’est par ces mots forts que le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a justifié le retrait de son pays de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Au micro de la chaîne nationale ORTM1, il a accusé l’organisation sous-régionale « d’être instrumentalisée contre les institutions, les États et les populations » du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Selon Abdoulaye Diop, la CEDEAO a pris à l’encontre de ces trois pays des « mesures coercitives » affectant les populations, allant même jusqu’à brandir la « menace d’une intervention militaire ».
Face à ces actions hostiles, le départ de l’organisation était devenu selon lui « une décision de survie ».
« Nos pays ont plus intérêt à être hors de portée des actions de déstabilisation de la CEDEAO pour se réorganiser et tirer profit des opportunités qui se présentent », a affirmé le ministre malien.
Sous-entendu : avec la Russie et d’autres partenaires et pays non-alignés.
Les objectifs visés après la sortie de la CEDEAO
Cette charge virulente contre l’organisation ouest-africaine intervient après l’annonce surprise le 28 janvier du retrait simultané du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO.
Une décision qualifiée « d’anti-impérialiste » par certains analystes africains, notamment au Burkina Faso.
Pour le chef de la diplomatie malienne, le retrait de la CEDEAO doit permettre aux trois régimes militaires de tourner définitivement la page des « humiliations » endurées ces derniers mois.
Loin d’apaiser les tensions, ces déclarations risquent au contraire de creuser un peu plus le fossé entre les putschistes sahéliens et l’organisation panafricaine, déjà au bord de la rupture.
Désormais, la balle est dans le camp de la CEDEAO, accusée de tous les maux par des juntes en quête de légitimité alternative auprès de puissances d’influence, au premier rang desquelles la Russie.
Parviendra-t-elle à renouer le dialogue avec ses membres frondeurs ? Et à ressouder une unité ouest-africaine mise à mal ? L’avenir de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest est plus qu’incertain.
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