Guinée équatoriale : libération d’un ex-ministre gracié

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Ruben Maye Nsue Mangue, pasteur et ancien ministre de la Justice de Guinée équatoriale détenu depuis 2022 pour avoir critiqué le président, a annoncé sa libération lundi à l’AFP après la publication d’un décret de grâce présidentielle.

« Je suis libre. Je dois faire un bon bilan de santé, mais pour le moment, je me porte bien », a-t-il déclaré par téléphone à un journaliste de l’AFP tout en précisant qu’il n’avait « pas été torturé ».

Ruben Maye Nsue Mangue avait dénoncé, dans un enregistrement audio devenu viral sur la messagerie WhatsApp, la gestion du pays par M. Obiang, qu’il qualifiait notamment de « démon » (…) « séquestrant son peuple », tout en l’appelant à un « dialogue » national.

Il a été arrêté puis incarcéré en août 2022 à la prison d’Oveng Azem à Mongomo, sans jugement.

« Je n’ai pas reçu la visite d’un avocat, je n’ai pas été jugé, j’étais en détention préventive », relate t-il.

Les ONG internationales dénoncent régulièrement la répression de toute opposition en Guinée équatoriale notamment par des détentions arbitraires, des disparitions forcées voire la torture.

« Ruben est déjà libre, nous exprimons notre satisfaction, et notre joie que quelques uns de nos citoyens recouvrent leur liberté grâce à cette grâce présidentielle », a réagi Joaquin Elo Ayeto, coordinateur de l’organisation de défense des droits humains Somos+.

« Nous demandons en même temps au président de gracier d’autres prisonniers politiques et défenseur des droits de l’homme comme Anacleto Micha pour désengorger les prisons du pays qui sont saturées », a ajouté M.Ayeto.

Anacleto Micha Ndong Nlang a été arrêté en janvier, accusé d’être responsables de plusieurs incendies dans la capitale Malabo, qualifiés d’actes « terroristes ».

Le président Obiang a également gracié douze Tchadiens présentés comme des « mercenaires » et accusés de préparer un coup d’Etat en 2017, sans qu’on sache si leur remise en liberté est déjà effective.

Avec l’AFP