Destitution d’Emmanuel Macron : les choses se compliquent pour le président Français

Macron destitution

Crédit Photo : Europe 1

La cheffe des députés LFI Mathilde Panot a appelé lundi ses collègues socialistes à ne pas s’opposer à l’examen par l’Assemblée nationale d’une procédure de destitution d’Emmanuel Macron, au nom du « débat démocratique » et de « la souveraineté populaire ».

Les députés LFI ont déposé une résolution visant à enclencher une procédure de destitution du président de la République, signée par 81 députés.

Régie par l’article 68 de la Constitution, cette procédure est longue, difficile à faire aboutir et nécessiterait in fine l’approbation de deux tiers des parlementaires des deux chambres, réunis en Haute Cour.

Une gageure alors qu’une bonne partie de la gauche s’est montrée réticente et que la droite, remise au centre du jeu avec l’arrivée de Michel Barnier à Matignon, pourrait rechigner à s’y associer sur le fond. Mathilde Panot estime toutefois que la faire aboutir reste « possible ».

Cette procédure doit faire l’objet d’un premier vote mardi matin devant le bureau de l’Assemblée nationale, sa plus haute instance exécutive, qui doit se prononcer sur sa recevabilité avant qu’elle ne poursuive éventuellement son chemin en commission des Lois.

Contre toute attente, la gauche a réussi en juillet à obtenir une courte majorité de sièges dans cette instance (12 sur 22). Pour que le projet de destitution d’Emmanuel Macron passe l’obstacle du bureau, il faudrait cependant qu’il soit approuvé par l’ensemble de ces 12 élus du Nouveau Front populaire.

Or, le sujet est en débat notamment au groupe socialiste, qui doit arrêter la position de vote de ses trois représentants au bureau lundi en fin de journée.

« J’espère que le Parti socialiste décidera qu’il est d’accord, non pas pour destituer le président de la République, ce qui est un débat en soi (…), mais pour transmettre (le texte) et que nous ayons un débat démocratique », a insisté Mathilde Panot lors d’une conférence de presse à l’Assemblée.

« Nous sommes les défenseurs et les gardiens de la souveraineté populaire et d’une Assemblée nationale qui a été tellement piétinée ces dernières années qu’elle ne se rappelle même plus qu’elle peut utiliser l’ensemble des outils à sa disposition », a martelé la députée LFI, pour qui le chef de l’Etat a « outrepass(é) les pouvoirs que lui donne la Constitution ».

Le texte des insoumis estime notamment que le refus d’Emmanuel Macron de nommer à Matignon Lucie Castets, la candidate du NFP, constituait « un manquement grave au devoir de respect de la volonté exprimée par le suffrage universel », arguant que l’alliance de gauche est arrivée en tête des dernières législatives (193 sièges).

© avec l’AFP