France : vers une destitution du Président Emmanuel Macron ?

Emmanuel Macron Algérie

Crédits photo : X / capture d'écran / compte officiel d'Emmanuel Macron

Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a appelé ce samedi 14 septembre 2024 le Parti socialiste à permettre à la motion de destitution d’Emmanuel Macron, dont la recevabilité doit être examinée le mardi 17 septembre 2024 par le bureau de l’Assemblée, de franchiser ce casse tête premier.

« Pour que la motion de destitution commence son parcours, il faut d’abord que ce soit transmis par le bureau de l’Assemblée à la commission des lois de l’Assemblée nationale », un exposé de M. Mélenchon lors d’une réunion au stand de LFI à la Fête de l’Humanité, à Brétigny-sur-Orge (Essonne).

En dépit des équilibres politiques à l’Assemblée, le Nouveau Front populaire est majoritaire au sein de la plus haute instance exécutive de l’Assemblée, un parti des macronistes ayant fait défection au cœur de la nuit le 20 juillet pour élire les secrétaires du bureau . Le NFP possède ainsi 12 postes sur 22, dont trois socialistes.

Selon M. Mélenchon, communistes et écologistes « ont dit qu’ils votaient la transmission », mais « nous attendons de connaître la position du Parti socialiste ».

Le PS n’a pas voulu se joindre à la motion comme l’a reconnu M. Mélenchon. Mais « nous ne vous exigeons pas d’être d’accord. Nous vous exigeons d’accepter de transmettre », et de « laisser la commission des lois se débrouiller », at-il plaidé.

Au total, 72 Insoumis, six écologistes et trois députés réunionnais proches de LFI ont signé le texte.

Le lancement de cette procédure de destitution se veut une « réponse politique à la hauteur du coup de force antidémocratique qu’est en train de faire le président » de la République, avait expliqué début septembre la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot.

Mais une bonne partie de la classe politique se montre très sceptique quant aux chances de succès de cette procédure, notamment en raison de l’opposition du Sénat. « Tout cela c’est du cinéma, ça n’aboutira pas », avait balayé le député RN Sébastien Chenu.

Interrogés par l’AFP, les députés écologistes Eva Sas et Sébastien Peytavie ont confirmé qu’ils laisseraient passer la motion. « La motion est recevable, il ne serait pas démocratique d’empêcher le débat sur la destitution », a argumenté Mme Sas. Les députés communistes sont sur la même ligne, selon une source au groupe communiste.

L’ancien président socialiste et député François Hollande a lui indiqué au journal Sud Ouest qu’il ne s’associerait « d’aucune façon » à une procédure qui « vise à remettre en cause nos institutions », recommandant de « ne pas (y ) donner suite ».

Une réunion des députés PS sur le sujet doit se tenir lundi soir, selon Christine Pires Beaune, questeure et membre du bureau.

@Avec l’AFP