L’urbanisation galopante du Grand Abidjan, moteur économique de la Côte d’Ivoire, a engendré une flambée des prix des terrains dans certaines communes, transformant le paysage immobilier de la métropole.
Cette évolution rapide soulève des questions sur l’accessibilité et la durabilité du développement urbain.
Au cœur de cette dynamique, Bingerville émerge comme la commune la plus onéreuse. Son quartier Abatta, niché au bord de la lagune Ebrié, affiche des prix vertigineux atteignant 100 000 FCFA le mètre carré.
Cette valorisation extrême témoigne de l’attrait croissant pour les zones résidentielles haut de gamme en périphérie d’Abidjan.
Grand-Bassam, ancienne capitale coloniale, se distingue par son quartier France Extension, où le mètre carré se négocie à 60 000 FCFA.
Ce prix élevé reflète non seulement la valeur historique du lieu, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, mais aussi son potentiel touristique et résidentiel.
Assinie, station balnéaire prisée, complète le podium avec des terrains en bord de mer atteignant 50 000 FCFA le mètre carré. Cette valorisation souligne l’attrait persistant des destinations côtières pour les investisseurs et les particuliers fortunés.
Les communes de Jacqueville et Songon, avec des prix de 30 000 FCFA le mètre carré dans leurs quartiers les plus recherchés, illustrent l’expansion de la zone urbaine d’Abidjan.
L’amélioration des infrastructures, comme le pont Philippe-Yacé à Jacqueville, a catalysé cette hausse des prix.
Anyama, hôte du Stade Olympique Alassane Ouattara, voit ses terrains les mieux situés atteindre 25 000 FCFA le mètre carré, signe de l’impact des grands projets sur la valeur foncière.
Bonoua et Dabou ferment la marche des communes les plus chères, avec des prix culminant à 20 000 FCFA le mètre carré dans leurs quartiers les plus cotés.
Cette cartographie des prix révèle une réalité complexe : si elle témoigne du dynamisme économique d’Abidjan, elle soulève également des inquiétudes quant à l’accessibilité au logement pour une grande partie de la population.ah d’Aco
L’écart entre les zones les plus chères et les prix moyens dans chaque commune suggère une segmentation croissante du marché immobilier.
Face à cette situation, les autorités sont confrontées à un défi de taille : concilier le développement urbain avec la nécessité de garantir un accès équitable au logement.
Des politiques d’aménagement du territoire plus inclusives et une régulation du marché immobilier pourraient être nécessaires pour éviter une gentrification excessive et préserver la mixité sociale qui fait la richesse d’Abidjan.
L’évolution des prix des terrains dans le Grand Abidjan reflète ainsi les mutations profondes que connaît la métropole ivoirienne.
Elle invite à une réflexion sur les modèles de développement urbain à privilégier pour assurer un avenir durable et équitable à tous ses habitants.