Sous les yeux d’une centaine d’Ivoiriens, dans la journée du 1er novembre 2024, des agents de la Brigade de lutte contre le « désordre urbain » ont procédé à la démolition d’une statue d’Houphouët Boigny, symbole d’Adjamé liberté.
Une décision qui s’inscrit dans le registre de l' »assainissement » et du « développement » lancé en janvier 2024 par le gouverneur Ibrahim Cissé Bacongo.
Sur la toile, les vidéos montrant la démolition de la statue de la liberté sont largement relayées, suscitant de nombreuses réactions.
De multiples internautes ont estimé incompréhensible cette démolition de la statue, estimant qu’elle ne perturbait pas d’ailleurs la circulation
« C’est la représentation du fondateur de notre pays. La statue ne perturbe pas la circulation, je ne comprends pas pourquoi elle a été démolie. Je suis choqué », déclare un internaute dans les propos rapportés par Linfodrome.
Depuis le début de l’année 2024, des quartiers précaires en Côte d’Ivoire ont été démolis, parfois entièrement, et leurs habitants chassés, provoquant l’indignation.
Cette nouvelle campagne de « déguerpissements » est défendue par les autorités qui disent vouloir réduire les conséquences des inondations et des éboulements, dans lesquels des dizaines de personnes meurent chaque année.
Amnesty International, qui a réalisé en juin une enquête de terrain dans quatre quartiers de la ville, avait dénoncé dans un communiqué un « usage excessif de la force » et demandant aux autorités de « mettre immédiatement un terme aux expulsions forcées« .
Des dizaines de milliers d’Abidjanais auraient été chassés de chez eux selon l’ONG.
Amnesty avait d’ailleurs affirmé que toutes les personnes interrogées au cours de l’enquête « ont déclaré qu’elles n’avaient pas été consultées sur les conditions des expulsions » ni « dûment informées du jour des démolitions« .