Les Bourses en Asie et en Europe baissent lundi, affaiblies par la faible croissance en Chine et des déceptions dans le luxe en Europe tandis que le dollar progressait après la tentative d’assassinat de Trump, qui pourrait accroître la probabilité de son élection aux États-Unis.
Les places financières européennes ont ouvert en baisse, pénalisées par le secteur du luxe, après avoir nettement progressé au cours de la fin de la semaine passée. Paris reculait de 0,79%, Londres de 0,70% et Francfort de 0,23% vers 07H15 GMT.
En Asie, les bourses chinoises souffrent après l’annonce d’une croissance nettement moins forte qu’attendu dans le pays, provoquant une réunion économique d’urgence lundi : Hong Kong reculait de 1,65% dans les derniers échanges, Shenzhen de 0,63% et Shanghai grappillait 0,09%.
Aux États-Unis, les marchés commencent à réagir à la tentative d’assassinat de Donald Trump, avec une remontée du dollar et des taux d’intérêt alors que son élection à la présidence américaine pourrait gagner en probabilité.
L’emprunt à 10 ans américain remontait à 4,22% contre 4,18% vendredi à la clôture. Le dollar prenait 0,19% face à l’euro, à 1,0888 dollar pour un euro.
Le bitcoin, bondissait aussi de 4,54% à 62.850 dollars, au plus haut depuis deux semaines.
« Lorsque Biden a raté son débat, les taux d’intérêt américain ont monté de 0,2 point de pourcentage en quelques séances », les investisseurs s’ajustant à l’impact attendu de sa politique fiscale, rappellent les analystes de Deutsche Bank.
Ce mouvement haussier sur les taux s’est inversé ensuite après les propos du président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell sur la nécessité de prendre en compte davantage le ralentissement du marché de l’emploi aux États-Unis, ce que les investisseurs ont interprété comme une porte ouverte à une baisse des taux directeurs de l’institution en septembre.
Cette conviction a été renforcée après la publication de chiffre sur l’inflation aux États-Unis en juin, montrant une baisse plus marquée qu’attendu.
Le président de la Banque centrale américaine s’exprime encore lundi, et en Europe, la Banque centrale européenne (BCE) tient sa réunion de politique monétaire jeudi.
Les investisseurs sont aussi bien occupés avec les résultats d’entreprises qui ont vraiment commencé en fin de semaine passée aux États-Unis et se poursuivent désormais des deux côtés de l’Atlantique.
Le luxe en Europe plonge
L’horloger suisse Swatch Group chutait de plus de 10% après avoir fait état lundi d’une baisse de 70,5% de son bénéfice net au premier semestre, à 147 millions de francs suisses (150 millions d’euros), plombé par le ralentissement de la demande en Chine.
Son chiffre d’affaires a fléchi de 14,3% à 3,4 milliards de francs suisses (3,48 milliards d’euros), la demande ayant diminué « massivement » pour les produits de luxe en Chine, à Hong Kong SAR, Macao ainsi que « dans les marchés du sud-est asiatique, très dépendants des touristes chinois », indique le groupe dans un communiqué.
La performance est « très mauvaise » jugent les analystes de Bernstein, soulignant également l’exposition à la classe moyenne chinoise du groupe.
De son côté, le groupe de luxe britannique Burberry chutait de près de 10% a annoncé lundi le remplacement de son directeur général Jonathan Akeroyd, après la publication de nouvelles « performances décevantes » d’un groupe qui pâtit depuis des mois du ralentissement de la demande pour les produits haut de gamme.
Le groupe va également suspendre les dividendes en 2025.
D’autres noms du secteur étaient entraînés, comme Kering (-4,04%), LVMH (-1,71%) ou Hermès (-1,29%) à Paris.
Avec AFP