Un ressortissant Suisse a été arrêté au Burkina Faso un pays de l’AES. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a annoncé cette information, sans toutefois fournir de détails sur les circonstances ou la date précise de l’interpellation.
Cette arrestation survient dans un contexte politique et sécuritaire tendu au Burkina Faso.
Le pays est dirigé depuis septembre 2022 par un régime militaire, suite à un coup d’État mené par le capitaine Ibrahim Traoré qui a mené des actions très fortes avec les autres pays de l’AES.
La situation sécuritaire demeure préoccupante, avec des attaques djihadistes récurrentes qui ont fait de nombreuses victimes ces dernières années.
Selon l’ONG Acled, spécialisée dans le recensement des victimes de conflits, plus de 20 000 personnes, civils et militaires confondus, ont perdu la vie depuis 2015 dans ces violences.
Pour la seule année en cours, près de 3 800 décès ont déjà été enregistrés.
Les forces de sécurité burkinabè et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), supplétifs civils de l’armée, ont été pointés du doigt par l’ONU et Human Rights Watch.
Ces organisations les accusent d’avoir perpétré des exactions contre des civils à plusieurs reprises.
Cette affaire est loin d’être terminée. Les autorités Suisses demandent des comptes aux autorités burkinabès. La tension monte d’un cran entre les deux pays.
Quels sont les défis à relever par l’AES
La création de l’AES répondait à des impératifs sécuritaires. Il s’agissait de mettre en commun les moyens militaires pour lutter contre les groupes terroristes armés, après avoir mis fin aux interventions internationale . On pouvait d’ailleurs noter que l’option militaire restait privilégiée plutôt que l’ouverture de négociations avec les djihadistes.
Le traité instituant la Confédération élargit le champ de la mutualisation à des secteurs considérés comme stratégiques : l’énergie, l’agriculture, l’eau et les transports.
On pense immédiatement à la colonne vertébrale de cet ensemble géographique que constitue le fleuve Niger, facteur majeur de l’équation eau-agriculture, qui traverse le Mali et le Niger.
Longtemps incantatoire, le concept de “Vision partagée” sur la maîtrise de ce cours d’eau pourrait trouver un nouveau terrain d’entente, avec toutefois le risque de se fâcher avec le Nigeria, qui accueille le cours aval du fleuve et demeure donc à la merci des éventuels barrages en amont.