Le président ukrainien Volodymyr Zelensky vient de prendre une décision qui ne va pas du tout plaire à Vladimir Poutine.
L’accord actuel, grâce auquel Kiev tire des revenus réguliers représentant environ 0,5 % de son PIB, devrait prendre fin le 31 décembre 2024.
Les gazoducs traversant l’Ukraine représentent environ la moitié de toutes les exportations de gaz russe vers l’UE.
Avant cette annonce, quatre pays de l’UE particulièrement dépendants du gaz russe, l’Autriche, la Hongrie, l’Italie et la Slovaquie, ont demandé la prolongation de l’accord.
“Nous ne prolongerons pas le transit du gaz russe. Nous ne donnerons pas la possibilité que des milliards supplémentaires soient gagnés sur notre sang, sur la vie de nos citoyens”, a déclaré Zelensky, cité par Reuters.
Il a toutefois ajouté qu’une exception pourrait être faite si le paiement était retardé jusqu’après la guerre.
“Si le pays est prêt à nous donner du gaz mais ne rembourse pas l’argent à la Russie avant la fin de la guerre, alors c’est une possibilité. Nous pouvons y réfléchir”, a-t-il poursuivi.
Zelensky a également exclu de faciliter le transit du gaz russe via l’Azerbaïdjan, une alternative préconisée par le gouvernement slovaque.
Bratislava importe 3 milliards de mètres cubes de gaz par an par gazoduc depuis la Russie, couvrant ainsi la plupart de ses besoins.
À l’approche de la cessation, ce pays enclavé a intensifié ses efforts diplomatiques pour garantir son approvisionnement, notamment en achetant du gaz russe à Bakou.
La solution impliquerait que l’Azerbaïdjan achète du gaz russe et le vende comme sa propre production.
Zelensky : “Ce contrat n’existera plus”
“En termes simples, il n’y aurait aucun changement dans les flux de gaz : les négociants de l’UE achèteraient du gaz à l’Azerbaïdjan, qui achèterait du gaz à la Russie”, a expliqué le groupe de réflexion économique Bruegel dans une étude d’octobre.
Mais le président ukrainien a qualifié cette possibilité de contournement trompeur.
“Nous ne voulons pas jouer à un jeu où cet autre pays reçoit du gaz de Russie et le fait ensuite transiter. Cela revient à continuer à profiter de cette guerre et à envoyer de l’argent à la Russie”, a-t-il confié, cité par Euronews.
Le président ukrainien a déclaré avoir déclaré le jeudi 19 décembre 2024 au Premier ministre slovaque, Robert Fico, qu’il serait disposé à transporter du gaz d’un autre pays via ses infrastructures, mais qu’il aurait besoin de l’assurance qu’il ne s’agissait pas simplement de carburant russe réétiqueté.
Il a également réprimandé Fico, qui avait averti la veille des négociations de Bruxelles que l’Ukraine subirait un coup économique lorsque l’accord gazier avec Gazprom prendrait fin.
“Pour être honnête, pendant une guerre, c’est un peu honteux de parler d’argent parce que nous perdons des gens”, a déclaré Zelensky.
Parallèlement, le président russe Vladimir Poutine a minimisé l’impact de la réduction des fonds que l’entreprise énergétique phare de son pays accordera une fois que l’Ukraine aura mis fin à l’accord.
“Ce contrat n’existera plus. Tout est clair. Nous survivrons ; Gazprom survivra”, a-t-il affirmé, cité par le Kyiv Independent.
La Commission européenne s’est déclarée prête à l’expiration du contrat, affirmant que tous les pays recevant du carburant russe via l’Ukraine ont accès à des approvisionnements alternatifs.