Le Maroc domine maintenant la production de voitures particulières en Afrique. Avec 524.467 unités fabriquées en 2024, le royaume a creusé un écart considérable face à l’Afrique du Sud.
Cette dernière n’a produit que 350.384 véhicules particuliers, soit 174.083 de moins que son concurrent nord-africain. Le Maroc représente désormais près de 60% de la production africaine dans ce segment stratégique.
La production automobile africaine reste très concentrée. Sur 1,18 million de véhicules fabriqués sur le continent en 2024, le Maroc et l’Afrique du Sud en ont produit 1,16 million. Cela représente 98,40% du total africain. Le reste du continent peine à développer cette industrie avec seulement 18.001 véhicules.
Si l’Afrique du Sud garde sa première place pour la production totale avec 632.285 unités (tous types de véhicules confondus), le Maroc progresse rapidement avec 559.645 unités. Le royaume chérifien a augmenté sa production de 4% par rapport à l’année précédente. En revanche, l’Afrique du Sud a enregistré une baisse de 5,2%.
Le Maroc s’appuie principalement sur deux constructeurs majeurs. Renault Group Maroc reste le champion incontesté avec une production record de 413.614 véhicules en 2024.
Cette performance représente une hausse de 8% par rapport à 2023. L’usine de Tanger a fabriqué 312.381 unités (+9%), tandis que l’usine SOMACA à Casablanca a dépassé pour la première fois les 100.000 véhicules. Stellantis Maroc complète ce tableau avec environ 111.000 unités produites.
L’intégration locale constitue un avantage décisif pour l’industrie marocaine. Le taux d’intégration dépasse désormais 65% au Maroc, contre seulement 22,6% en Afrique du Sud.
Renault s’appuie sur 90 partenaires locaux et Stellantis sur 70 fournisseurs et équipementiers marocains. Les deux constructeurs visent un taux d’intégration de 80% à moyen terme.
Les deux pays exportent environ 80% de leur production. Ces exportations sont surtout destinées au marché européen. Cette orientation expose toutefois les deux pays aux évolutions réglementaires de l’Union européenne, notamment concernant l’électrification des véhicules.
L’Afrique du Sud, qui célébrait en 2023 son centenaire de production automobile, fait face à plusieurs défis. Les difficultés d’approvisionnement en électricité perturbent régulièrement la production. D
e plus, les nouveaux droits de douane américains menacent ses exportations vers les États-Unis (environ 30.000 unités).
Le Maroc doit également relever le défi de la transition énergétique. Stellantis produit déjà quelques modèles électriques comme la Citroën Ami ou l’Opel Rocks-e. Cependant, le royaume doit accélérer cette transformation pour maintenir sa compétitivité sur les marchés internationaux.
La réussite marocaine repose sur plusieurs facteurs : un environnement des affaires favorable, des ressources humaines qualifiées, un marché intérieur significatif et d’excellentes capacités logistiques. Par ailleurs, la vision stratégique du royaume pour le développement de cette industrie porte clairement ses fruits.
Le continent africain reste toutefois un acteur mineur à l’échelle mondiale. Avec 1,18 million de véhicules produits en 2024, l’Afrique ne représente que 1,27% de la production automobile mondiale qui s’élève à 92,50 millions d’unités. Cette situation offre néanmoins des perspectives de croissance importantes pour les années à venir.
Le Maroc renforce donc sa position de champion africain des véhicules particuliers.