Voici pourquoi le stock d’or de l’Italie attire tant de convoitises dans le monde ?

Voici pourquoi le stock d'or de l'Italie attire tant de convoitises dans le monde ?

Crédit Photo : Joaillerie David

L’Italie veut inscrire que son or appartient au peuple, mais la BCE s’y oppose. Une bataille symbolique aux enjeux financiers colossaux.

La formulation paraît presque évidente : l’or italien serait la « propriété du peuple italien ».

 Cette idée, portée par les Fratelli d’Italia et intégrée au projet de budget 2026, a pourtant déclenché une réaction immédiate à Francfort.

La Banque centrale européenne a rappelé à deux reprises que les traités confient la gestion des réserves d’or nationales à l’eurosystème, et non aux gouvernements.

 La démarche italienne touche donc à un territoire extrêmement sensible : la souveraineté monétaire au sein de la zone euro.

Dans les faits, rien ne changerait immédiatement. L’or reste stocké principalement dans les coffres de la Banque d’Italie, réparti entre le territoire national et certains partenaires européens.

 Aucun lingot ne s’apprêterait à quitter ses réserves. Pourtant, l’inscription juridique de cette « propriété du peuple » crée un précédent politique.

Ce précédent nourrit une inquiétude évidente : ouvrir progressivement la porte à une appropriation politique de cet actif stratégique.

Avec près de 2450 tonnes, l’Italie se place derrière les États-Unis et l’Allemagne. La flambée du prix de l’or ces derniers mois a fait bondir la valeur de cette montagne de richesse.

 Le portefeuille national se rapproche désormais de 300 milliards d’euros. Dans un pays où les tensions budgétaires dominent et où la dette atteint des sommets, cette réserve ressemble à une tentation permanente.

Le stock italien pèse environ 13% du PIB et près de 10% de la dette publique. Dans un environnement financier contraint, cela représente une marge théorique fascinante pour toute majorité politique tentée par des solutions « exceptionnelles ».

Même si rien n’est prévu aujourd’hui, le simple fait d’agiter ce levier inquiète la BCE, qui redoute toute politisation d’actifs censés rester strictement techniques et indépendants.

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