Voici pourquoi le Canada ne veut plus délivrer des permis de travail à des travailleurs étrangers

Canada : les universités du pays paient les pots cassés de la diminution du nombre d'étudiants étrangers

Group of five african college students spending time together on campus at university yard. Black afro friends sitting on grass and studying with laptops.

Le Canada ne veut plus délivrer de permis de travail temporaire à des travailleurs étrangers.

En clair, Québec va geler pour six mois l’accès au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) dès le 3 septembre, mais seulement pour l’île de Montréal. Les resserrements d’Ottawa entreront quant à eux en vigueur le 26 septembre 2024 et s’ajoutent à ceux déjà annoncés le printemps dernier, a évalué plus tard en matinée le ministre de l’Emploi, Randy Boissonnault.

Les mesures fédérales vont s’appliquer sans une fin déterminée : la révision du programme continue, précise plutôt le cabinet du ministre.

Pour justifier cette mesure, les autorités canadiennes évoquent plusieurs raisons.

« À l’heure actuelle, nous savons qu’un plus grand nombre de Canadiens qualifiés peuvent occuper les postes vacants », a de son côté expliqué Randy Boissonnault, le ministre de l’Emploi. « Les changements que nous apportons aujourd’hui donneront la priorité aux travailleurs canadiens », a-t-il précisé.

Selon les autorités, le marché du travail est plus tendu que ces dernières années. Le Canada a récemment connu sa plus forte croissance démographique en plus d’un demi-siècle grâce à l’immigration. Le pays compte aujourd’hui plus de 41 millions d’habitants.

Mais le taux de chômage du Canada a également grimpé à 6,4% au cours de l’année écoulée et la hausse de la population a aggravé la crise du logement et des services publics.

Des plafonds différents

Le deuxième changement important constitue un autre retour en arrière : les employeurs pourront embaucher jusqu’à 10 % de leur effectif total dans le cadre du programme, comme c’était le cas de 2014 à 2022. La limite actuelle est de 20 % dans la plupart des industries.

La santé et l’agriculture ne connaissent pas de plafond à l’échelle du Canada.

Au Québec, les secteurs de la fabrication de produits en bois, de meubles et de produits connexes ainsi que les services d’hébergement et de restauration sont encore affichés à 30 % en raison de certaines exemptions.

Il y a en outre 267 professions exemptées de ces plafonds dans la province, dont une partie sont à bas salaire. Cette liste de professions s’est élargie dans les dernières années, à la demande du gouvernement Legault. L’an dernier, en dehors de l’agriculture, ce sont 63 % des dossiers de travailleurs temporaires au Québec qui sont passés par ce traitement simplifié, sans que le poste soit d’abord affiché pour les travailleurs locaux.