Le président américain Donald Trump fait pression pour mettre fin à la guerre en Ukraine en menaçant les partenaires commerciaux de la Russie de surtaxes douanières. Le point sur les principaux pays qui pourraient être visés.
Chine
La Chine est de loin le premier partenaire commercial de la Russie, avec près de 239 milliards de dollars de biens échangés de mai 2024 à mai 2025, selon des chiffres de l’institut Bruegel.
Depuis l’arrêt de la publication des statistiques détaillées par la Russie en avril 2022, cet institut basé à Bruxelles reconstitue chaque mois les échanges commerciaux du pays avec 38 pays, qui représentaient environ 80 % de son commerce extérieur en 2019.
A elle seule, la Chine représente près de la moitié du commerce extérieur de la Russie (48,1% du total des importations et exportations).
Dans le détail, de mai 2024 à mai 2025, Moscou a importé pour 113 milliards de dollars de produits chinois, principalement de l’acier, des équipements, de l’électronique et du textile.
Il a exporté en retour pour 125 milliards de dollars, surtout des matières premières (gaz naturel, pétrole) mais aussi des équipements médicaux et des produits chimiques.
Interrogé sur les menaces de Washington, le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois Lin Jian a estimé mardi que la position de son pays sur la crise en Ukraine a toujours été « claire et cohérente ». « Nous avons toujours estimé que le dialogue et la négociation sont les seules solutions viables ».
La Chine s’oppose « fermement à toutes les sanctions unilatérales illégales et à la juridiction extraterritoriale », a-t-il dit. « Il n’y a pas de gagnants dans une guerre tarifaire. »
Inde
Le pays est le 3e plus gros partenaire commercial de la Russie, avec des échanges commerciaux de 68 milliards de mai 2024 à mai 2025, selon l’institut Bruegel.
Sa balance commerciale est toutefois déséquilibrée, constituée à 90% par les importations venues de Russie, au premier plan desquelles les hydrocarbures. L’Inde est même le plus gros acheteur de pétrole russe.
De son côté, New Delhi exporte principalement vers Moscou des réacteurs nucléaires, des machines et des molécules pharmaceutiques.
Toutefois, les échanges commerciaux entre les deux pays seraient significativement plus élevés, par le biais d’un réseau d’expédition clandestin, ont affirmé plusieurs médias. Le quotidien financier Wall Street Journal a notamment accusé des armateurs indiens de transporter du pétrole russe vers l’Inde grâce à une flotte fantôme, pour contourner les sanctions internationales.
Bélarus
Le Bélarus, allié politique de Moscou et déjà sous le coup de sanctions américaines pour son soutien à Moscou dans la guerre en Ukraine, dépend fortement des hydrocarbures russes pour son approvisionnement en énergie.
Ses échanges commerciaux avec Moscou ont atteint quasiment 60 milliards de dollars de janvier à octobre 2024, selon les douanes russes.
Son exposition à des surtaxes américaines pourrait toutefois être limitée, puisqu’elle n’a exporté que 21 millions de dollars de produits l’an dernier vers les Etats-Unis, surtout des produits alimentaires, selon la plateforme de données sur le commerce mondial UN Comtrade.
Union européenne et Turquie
Si l’UE a mis en place plusieurs trains de sanctions économiques contre la Russie, elle n’en reste pas moins un gros acheteur de gaz russe.
Selon l’institut Bruegel, l’UE serait le 2e partenaire commercial de Moscou, avec des échanges commerciaux cumulés d’environ 71 milliards de dollars de mai 2024 à mai 2025, soit 14% des échanges totaux de la Russie.
Une part que l’UE cherche à réduire: mi-juin, la Commission européenne a détaillé les étapes en vue d’interdire les importations de gaz russe d’ici à fin 2027.
De son côté, la Turquie est selon l’institut Bruegel le 4e partenaire commercial de Moscou, avec 52 milliards de dollars de biens échangés l’an dernier, parmi lesquels des importations d’hydrocarbures russes et des exportations d’électronique notamment.
Avec AFP