Le média Vox, qui a mis au point une carte indiquant tous les pays colonisés, seulement cinq sont considérés comme n’ayant jamais été colonisés par les puissances européennes : le Japon, les deux Corée, la Thaïlande et le Liberia.
Ce constat repose sur l’absence d’occupation coloniale durable ou de perte totale de souveraineté à l’égard d’une puissance européenne. Le Japon a su maintenir son indépendance en modernisant rapidement ses institutions et son armée dès l’ère Meiji (1868).
Il est même devenu lui-même une puissance coloniale. La Corée, quant à elle, a résisté à l’Europe, mais a été colonisée par le Japon en 1910 ce qui la sort parfois de cette liste, selon certains critères.
La Thaïlande (anciennement le Siam) a quant à elle joué un jeu diplomatique remarquable en naviguant entre la France et le Royaume-Uni, évitant toute occupation.
En Afrique, le Liberia a été fondé au XIXe siècle par des Afro-Américains affranchis et a été reconnu comme indépendant dès 1847, sans jamais tomber sous le joug d’un empire européen.
Pourquoi l’Éthiopie est-elle parmi les pays non colonisés ?
L’Éthiopie a su préserver son indépendance en défaisant les Italiens lors de la bataille d’Adoua en 1896, une victoire symbolique qui a obligé l’Italie à reconnaître la souveraineté du pays.
L’empereur Ménélik II avait modernisé son armée avec l’aide de conseillers européens et obtenu un soutien diplomatique auprès de puissances comme la France et la Russie.
Même si l’Italie fasciste a brièvement occupé le pays de 1936 à 1941, cette période n’est pas considérée comme une colonisation durable.
L’Éthiopie n’a jamais été totalement administrée par une puissance étrangère, conservant ses structures et son identité. Elle reste ainsi un symbole fort de résistance en Afrique face aux ambitions impérialistes européennes.
Dans la « sphère d’influence européenne », on trouve des pays dominés par la Grande Bretagne, parmi lesquels l’Afghanistan, le Bhoutan, le Népal et la Mongolie.
Quant à la Chine, elle fait partie des nations « partiellement dominées » par l’Europe, notamment avec le système des « concessions », des territoires chinois sous contrôle étranger.
Dans cette catégorie, on trouve également l’Arabie Saoudite qui a été sous domination britannique au début du 20eme siècle, mais où le gouvernement est resté indépendant, ainsi que la Turquie actuelle, dont certaines régions ont été brièvement contrôlées par les nations européennes après la Première guerre mondiale.