La Tunisie, l’Algérie, l’Égypte et le Maroc sont les principaux producteurs de bière dans la région MENA, avec des volumes significatifs qui traduisent une activité industrielle soutenue, bien que contrastée selon les contextes nationaux.
Avec plus de 1,93 million d’hectolitres de bière produits en 2024, la Tunisie occupe la première place en Afrique du Nord.
Ce chiffre confirme une tendance stable pour un pays où la bière, notamment locale, occupe une place bien ancrée dans les habitudes de consommation. L’entreprise publique Société de Fabrication des Boissons de Tunisie (SFBT) domine le marché, assurant à la fois production et distribution à grande échelle.
Le succès tunisien s’explique aussi par une relative tolérance dans l’espace public et une politique tarifaire accessible, qui permettent au marché intérieur de rester dynamique, malgré la pression inflationniste que connaît le pays.
L’Algérie se positionne au deuxième rang avec une production annuelle estimée à 1,5 million d’hectolitres. Le secteur brassicole y est ancien, structuré autour de marques historiques, dont certaines ont été privatisées ou sont désormais opérées par des groupes internationaux.
Malgré des restrictions liées à la vente d’alcool dans de nombreuses wilayas, la demande reste soutenue, notamment dans les grandes agglomérations urbaines et les circuits touristiques.
En troisième position, l’Égypte a produit environ 900 000 hectolitres de bière en 2024. L’histoire brassicole du pays remonte à l’époque coloniale, mais c’est surtout dans les grandes villes comme Le Caire et Alexandrie que se concentre aujourd’hui la consommation. L’un des acteurs majeurs reste Al Ahram Beverages Company, filiale du groupe Heineken.
Le Maroc, quatrième producteur de la région, a enregistré 818 000 hectolitres de bière en 2024, en recul par rapport à l’année précédente.
Le pays dispose pourtant d’une industrie bien installée, dominée par la Société des Brasseries du Maroc, qui produit localement plusieurs marques nationales et internationales.
La baisse constatée pourrait s’expliquer par des taxes élevées sur les boissons alcoolisées, des périodes saisonnières d’interdiction de vente, mais aussi par une évolution des habitudes de consommation.