L’Égypte fut le tout premier pays africain et même arabe à établir des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine.
Ce lien, forgé officiellement en 1956 dans le contexte de la Guerre froide et de la décolonisation, remonte à une époque où Le Caire et Pékin partageaient une vision du monde marquée par la souveraineté nationale, le non-alignement et l’affirmation des pays du Sud.
Des figures historiques comme Mao Zedong et Gamal Abdel Nasser furent des artisans décisifs de cette proximité.
Aujourd’hui encore, les relations entre les deux pays sont solides. Le 9 juillet 2025, le Premier ministre du Conseil des affaires d’État de la République populaire de Chine, Li Keqiang s’est rendu en Egypte.
Pour sa première visite officielle en Égypte depuis sa nomination, le chef du gouvernement chinois a souligné l’ancienneté de leur relation.
« Depuis près de 70 ans, nos deux pays sont restés des amis proches qui se soutiennent mutuellement », a rappelé Li Keqiang à son arrivée.
Une amitié renforcée par le président chinois et egyptien
L’amitié entre la Chine et l’Egypte a été renforcée par les liens personnels noués entre les présidents Xi Jinping et Abdel Fattah El-Sissi.
En effet, les deux chefs d’État se sont rencontrés à deux reprises en 2024, aboutissant à des accords ambitieux autour du développement d’une « communauté de destin sino-égyptienne » dans la nouvelle ère.
Dans un contexte international marqué par des bouleversements majeurs, la Chine et l’Égypte apparaissent comme deux piliers du Sud global, soucieux de défendre leurs intérêts communs tout en œuvrant pour la stabilité régionale et mondiale.
La Chine veut renforcer ses relations avec son premier partenaire africain
La visite du Premier ministre chinois en Égypte n’est pas une simple formalité diplomatique. Elle s’inscrit dans une stratégie de rapprochement économique et géopolitique, centrée sur la complémentarité des deux pays.
Sur le terrain, cette coopération se traduit déjà par des projets concrets dans les infrastructures, les transports, l’énergie et la technologie.
L’Égypte, qui s’est imposée comme un carrefour régional en Afrique du Nord, voit en la Chine un partenaire capable d’accompagner son ambition de modernisation rapide.
De son côté, la Chine intègre de plus en plus Le Caire dans sa vaste initiative « La Ceinture et la Route » (Nouvelle Route de la Soie), dont l’un des axes stratégiques passe par la Méditerranée orientale et le canal de Suez.
Au-delà des annonces officielles, cette visite traduit une réalité politique plus large : le rééquilibrage des relations internationales vers un ordre mondial moins centré sur les puissances occidentales.
En saluant l’Égypte comme son premier partenaire africain, Pékin rappelle aussi que sa politique étrangère s’ancre dans la mémoire, la loyauté historique, et une vision d’avenir partagée.
Le Premier ministre chinois a conclu sa déclaration en exprimant le souhait d’approfondir les échanges bilatéraux dans tous les domaines : économie, culture, technologie, sécurité, et formation.
Un signal fort qui, pour de nombreux observateurs, marque une nouvelle phase dans la coopération sino-africaine, avec l’Égypte comme porte d’entrée et acteur-clé.