D’après son dernier classement rendu public au 3e trimestre 2025, le cabinet britannique Henley & Partners, le Gabon dispose du passeport le plus puissant de la zone des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
En effet, les détenteurs d’un passeport gabonais peuvent voyager sans visa préalable dans 58 pays à travers le monde.
À l’échelle de la CEMAC, le Gabon surclasse la Guinée équatoriale (56 destinations), le Tchad (52), la République Centrafricaine (51), le Cameroun (49) et le Congo (48).
Ce classement, établi sur la base des données de l’Association internationale du transport aérien (IATA), évalue la liberté de déplacement en fonction du nombre de pays accessibles sans visa, ou avec visa à l’arrivée, autorisation électronique (AVE) ou permis spécial à l’entrée.
Le Gabon se hisse à la 78e place mondiale sur 199 pays classés, et au 28e rang à l’échelle continentale. Un résultat qui témoigne d’une certaine stabilité diplomatique, mais aussi de la réputation relativement favorable dont jouit le pays sur le plan international, en matière de sécurité et de coopération consulaire.
Si cette performance est à saluer, elle contraste toutefois avec certaines réalités internes, notamment les lenteurs administratives, la corruption présumée dans la délivrance des passeports et les scandales récents ayant éclaboussé la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI).
Des cas de falsifications de documents par des agents véreux, révélés dans un reportage diffusé récemment sur Gabon 1ère, jettent une ombre sur cette vitrine diplomatique.
Dans un contexte où de nombreux jeunes Gabonais souhaitent s’ouvrir à l’international, que ce soit pour les études, les opportunités professionnelles ou le tourisme, la force de ce passeport pourrait devenir un levier stratégique.
Encore faut-il que son obtention soit facilitée dans la transparence, sans conditions opaques ou exigences exorbitantes.
Ce classement Henley & Partners met donc en lumière un atout réel pour le Gabon, mais qui ne saurait être durable sans une réforme profonde des circuits de délivrance des documents de voyage.