La stratégie déployée par la Chine, membre influent des BRICS pour dominer le secteur des véhicules électriques ne date pas d’hier.
le pays a développé une mainmise stratégique sur les terres rares et les minerais critiques, anticipant leur importance future pour les batteries.
Cette vision à long terme s’est accélérée dans les années 2010 avec des investissements massifs dans la recherche et développement.
Ce pays membre puissant des BRICS, affichait alors un modeste taux de pénétration de 5,4% pour les véhicules électriques en 2020, mais les fondations étaient déjà solides.
Le pays avait notamment développé un écosystème industriel complet, de l’extraction des matières premières à la production de batteries, en passant par les semi-conducteurs spécialisés.
les pays membres des BRICS veulent contrôler l’industrie de véhicule
L’effet de cette stratégie s’est pleinement révélé après 2020. Alors que les constructeurs occidentaux hésitaient face à la crise sanitaire, leurs homologues chinois ont accéléré leurs investissements dans l’électrique.
Des entreprises comme BYD et CATL sont devenues des leaders mondiaux dans la technologie des batteries, développant des innovations comme le battery swapping et des systèmes Vehicle-to-Grid avancés.
La force chinoise réside également dans son intégration numérique poussée. Les constructeurs ont su créer des véhicules ultra-connectés, intégrant naturellement les services de WeChat et Alipay, transformant la voiture en véritable plateforme digitale.
Cette approche, combinée à des prix inférieurs de 20 à 30% à la concurrence et une autonomie moyenne dépassant les 500 km, a permis à la Chine de détrôner le Japon comme premier exportateur mondial d’automobiles en 2024.
L’objectif initial de 50% de véhicules à énergies nouvelles d’ici 2035 sera atteint avec une décennie d’avance. Pendant ce temps, les États-Unis, malgré l’Inflation Reduction Act et ses centaines de milliards de dollars d’investissements, peinent à rattraper leur retard.
L’Europe, fragmentée dans sa réponse, voit ses constructeurs traditionnels contraints de repenser leur stratégie face à cette concurrence implacable.
Ce succès chinois s’explique aussi par une approche commerciale agressive à l’international. En utilisant la stratégie des « Routes de la Soie électriques », la Chine a tissé un réseau dense de partenariats en Asie du Sud-Est et s’implante progressivement en Europe, créant un effet domino dans l’adoption des véhicules électriques similar à l’expérience norvégienne, où l’électrique représente plus de 90% des ventes.