Ces dernières années, l’Algérie a accru ses parts dans plusieurs banques de développement majeures. En 2024, elle a augmenté sa souscription au capital de la Banque africaine de développement (BAD) de plus de 36 000 actions, ce qui la place parmi les principaux actionnaires régionaux sans être endettée.
En février 2025, elle a aussi rehaussé sa participation dans la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) en acquérant 2 285 actions supplémentaires.
Parallèlement, Alger a signé un cadre de coopération avec la Banque islamique de développement, couvrant la période 2025-2027, avec un engagement financier de 3 milliards de dollars.
Cet accord prévoit des mécanismes de financement et d’assurance, qui ne sont toutefois pas des prêts mais des formes de partenariat financier.
Une politique de souveraineté financière
La volonté de l’Algérie d’éviter l’endettement extérieur est clairement affichée par ses dirigeants. Depuis l’élection du président Abdelmadjid Tebboune en 2019, la politique économique nationale exclut toute forme de dette internationale.
En juillet 2023, le président a affirmé que le pays était « sans dette », soulignant ainsi la priorité donnée à la maîtrise complète des décisions économiques et financières.
Cette indépendance est soutenue par des réserves financières solides. Les réserves de change dépassent les 70 milliards de dollars, et les réserves d’or sont estimées à plus de 80 milliards de dollars.
Ces ressources garantissent à l’Algérie une capacité de financement interne suffisante pour éviter la dépendance aux crédits extérieurs.
Levier pour le développement économique durable
Les investissements réalisés par l’Algérie dans ces banques ne sont pas de simples placements financiers, mais des moyens pour soutenir des projets à fort impact économique.
Le développement des infrastructures ferroviaires illustre bien cette approche, visant à renforcer la diversification économique et à positionner le pays comme un acteur clé dans la production et l’exportation sidérurgique.
Grâce à ces mécanismes, l’Algérie bénéficie d’un accès à des financements adaptés, sans s’exposer aux contraintes habituelles des emprunts classiques, comme les conditions strictes ou la perte d’autonomie. Ce modèle lui permet d’équilibrer ses besoins de développement et sa volonté d’indépendance financière.