S’exprimant devant un parterre d’entrepreneurs et de responsables internationaux, Vladimir Poutine a livré un commentaire aussi provocateur que calculé sur la vodka.
Selon Poutine, la vodka contribuerait à vivre de façon « plus gaie », allant jusqu’à suggérer qu’elle pourrait améliorer l’humeur du monde entier. Une déclaration qui mêle légèreté apparente et arrière-pensées stratégiques.
Car au-delà de la plaisanterie, il s’agit aussi d’un clin d’œil à la capacité de la Russie à déployer ses productions emblématiques bien au-delà de ses frontières.
Cette remarque est survenue après l’intervention de l’homme d’affaires sud-africain Zamani Letjane, qui a annoncé que sa société allait commencer à importer de la vodka russe en Afrique du Sud. Poutine a alors enchaîné en expliquant qu’une bonne vodka devait être accompagnée de nourriture substantielle – viandes ou céréales –, suggérant ainsi que ces produits russes pourraient suivre les bouteilles à l’export. Une façon de lier les plaisirs de la table à des enjeux économiques plus vastes.
Entre folklore national et outils d’influence
Ce discours à tonalité légère n’est pas dénué de calcul. Il montre la volonté de la Russie de s’appuyer sur ses produits culturels pour renforcer ses relations commerciales, notamment avec les pays du Sud. En promouvant la vodka comme un élément de bien-être global, le président russe cherche aussi à valoriser le savoir-faire russe dans un contexte international complexe.
La vodka, dans ce cas, devient un vecteur de « diplomatie douce ». Ce n’est pas seulement une boisson, mais un symbole d’un mode de vie que Moscou souhaite diffuser, voire commercialiser, dans de nouveaux territoires. Face aux restrictions imposées par les pays occidentaux, cette ouverture vers d’autres marchés devient essentielle pour redéployer les canaux d’influence russe à l’échelle mondiale.
Derrière le sourire et la plaisanterie, Vladimir Poutine délivre un message stratégique : même un simple verre de vodka est une projection commerciale et d’affirmation identitaire. Il a rappelé que la Russie n’exporte pas seulement du gaz ou des métaux, mais aussi une certaine idée de la convivialité. Et si la vodka adoucit les mœurs, elle pourrait bien aussi adoucir certains contrats.