L’Allemagne se trouve face à un défi inattendu : la lenteur du processus de délivrance des visas pour les employés chinois, un enjeu qui menace la compétitivité de ses entreprises implantées en Chine.
Cette situation, mise en lumière par une lettre adressée à la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre sécurité et efficacité économique.
Au cœur de cette problématique, 300 entreprises allemandes opérant en Chine tirent la sonnette d’alarme. La Chambre de Commerce allemande en Chine (AHK) pointe du doigt des délais de traitement qui s’allongent démesurément, particulièrement dans la région de Shanghai où sont concentrées deux tiers de ces sociétés.
Ces retards, atteignant parfois trois mois, entravent sérieusement la mobilité des talents chinois vers l’Allemagne, un flux pourtant vital pour ces entreprises.
L’impact de ces délais va au-delà de simples désagréments administratifs. Comme le souligne Maximilian Butek, directeur général de la Chambre de Commerce étrangère de la Grande Chine, la capacité à faire venir des employés chinois en Allemagne dans des délais raisonnables est cruciale pour la compétitivité des entreprises allemandes.
Cette année en particulier, les enquêtes révèlent une pression concurrentielle accrue exercée par les entreprises locales.
Face à cette situation, les autorités allemandes ne restent pas inertes. Des efforts ont été entrepris pour renforcer les effectifs du Consulat général à Shanghai et rationaliser les procédures.
Cependant, ces mesures semblent insuffisantes face à l’ampleur du défi.
Il est intéressant de noter que l’Allemagne demeure la deuxième destination la plus prisée par les demandeurs de visas chinois, avec 160 479 demandes en 2023, juste derrière la France.
Le taux d’approbation remarquablement élevé de 97,2% pour les demandeurs chinois témoigne de l’importance accordée à ces échanges.
Cette situation met en lumière un paradoxe : alors que l’Allemagne cherche à attirer les talents chinois, ses procédures administratives paraissent freiner cette ambition.
L’enjeu pour Berlin est désormais de trouver un équilibre entre la nécessaire rigueur des contrôles et la fluidité indispensable aux échanges économiques, dans un contexte géopolitique complexe.