Visas Schengen : l’Algérie demande une enquête sur…

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Crédit Photo : telquel / (Photo by FADEL SENNA / AFP) Crédit: FADEL SENNA / AFP

Les problèmes autours des visas Schengen reviennent sur le tapis en Algérie avec une acuité particulière.

En effet, alors que des milliers d’Algériens cherchent à voyager vers l’Europe, notamment vers l’Espagne, ils se heurtent à un obstacle de taille : l’impossibilité chronique d’obtenir un rendez-vous pour déposer leur demande de visa.

Face à cette situation, le député Rachid Cherchar vient d’interpeller le ministère des Affaires étrangères algérien pour réclamer l’ouverture d’une enquête officielle.

Et pour cause, le problème est désormais bien identifié.  Concrètement, alors que les créneaux de rendez-vous sont théoriquement gratuits et accessibles via la plateforme officielle de BLS International, prestataire chargé du traitement initial des demandes de visas Schengen, ces derniers s’avèrent systématiquement indisponibles pour les demandeurs ordinaires en Algérie.

Parallèlement, ces mêmes rendez-vous réapparaissent miraculeusement sur un marché parallèle, notamment sur les réseaux sociaux, où ils sont proposés à des prix exorbitants.

Il ne s’agit plus d’un simple problème technique, mais d’une exploitation organisée du système de prise de rendez-vous selon les termes du député Cherchar dans sa correspondance adressée au ministère.

Cette situation alarmante soulève des questions quant à l’intégrité du processus et au rôle joué par les différents intermédiaires impliqués dans la chaîne de traitement des demandes de visas Schengen.

Ce trafic parallèle n’est pas sans conséquence pour les citoyens algériens.

D’une part, ceux qui refusent de recourir à ce système illicite se voient contraints de reporter indéfiniment leurs projets de voyage, qu’ils soient motivés par des raisons familiales, médicales, professionnelles ou académiques.

D’autre part, ceux qui cèdent à la pression et achètent un créneau au marché noir s’exposent à un risque financier considérable, sans aucune garantie que leur rendez-vous sera validé ni que leur demande de visa aboutira.

La persistance de ce phénomène est d’autant plus préoccupante que les autorités espagnoles avaient récemment mis en place un nouveau système censé fluidifier la prise de rendez-vous.

Force est de constater que ces mesures n’ont pas produit les effets escomptés, puisque les blocages demeurent et continuent d’alimenter un réseau de courtage informel particulièrement lucratif.

Les témoignages recueillis sur les réseaux sociaux confirment l’ampleur du problème. Nombreux sont ceux qui rapportent avoir tenté pendant des semaines, voire des mois, d’obtenir un rendez-vous via les canaux officiels, avant de découvrir que ces mêmes créneaux étaient proposés à la vente par des intermédiaires non autorisés.

Les prix pratiqués varient considérablement selon l’urgence et la destination, mais représentent systématiquement une charge financière supplémentaire significative pour les candidats au départ.

Dans sa démarche, le député Cherchar ne se contente pas de solliciter une enquête administrative. Il propose également d’ancrer cette problématique dans le cadre juridique en cours de réforme.

Concrètement, il suggère d’inclure cette forme de « spéculation numérique » dans la catégorie des infractions pénales au même titre que la revente illégale de produits de consommation, dans le cadre de la réforme du Code de procédures pénales actuellement en discussion.

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