Plus de suspense, les habitants des deux pays que sont la Bulgarie et la Roumanie, n’ont plus besoin de visas Schengen pour se rendre dans les autres pays de l’espace.
Et pour cause, les États membres de l’UE ont approuvé ce jeudi 12 décembre 2024 l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie comme membres à part entière de l’espace Schengen sans frontières à partir du début de l’année prochaine, ont annoncé des responsables, mettant fin à une attente de 13 ans pour ces deux nations d’Europe de l’Est.
« C’est un moment historique de pouvoir enfin accueillir la Bulgarie et la Roumanie », a déclaré Sandor Pinter, ministre de l’Intérieur de la Hongrie, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.
Les deux pays, membres de l’Union européenne depuis 2007, avaient été partiellement intégrés à l’espace de libre circulation en mars, permettant des voyages aériens et maritimes sans contrôles aux frontières et donc sans visas Schengen.
Cependant, l’Autriche bloquait leur adhésion complète en raison de préoccupations liées à la migration, ce qui imposait encore des contrôles sur leurs routes terrestres.
Lundi dernier, Vienne a indiqué qu’elle n’utiliserait pas son veto lors de la réunion des ministres de l’UE jeudi, ouvrant ainsi la voie à leur adhésion complète à partir du 1er janvier 2025.
La Roumanie et la Bulgarie ont « fortement » salué cette adhésion complète.
« C’est une décision historique, marquant la fin du processus d’adhésion des deux pays à l’espace de libre circulation de l’UE, un objectif clé de la Bulgarie et de la Roumanie depuis leur entrée dans l’Union européenne », ont déclaré les deux pays dans un communiqué.
« Paquet de protection des frontières »
Bucarest et Sofia avaient rempli tous les critères techniques fixés par Bruxelles en 2010, mais ont attendu plus d’une décennie pour rejoindre l’espace Schengen en raison de blocages de divers États membres.
Depuis 2022, leurs candidatures étaient suspendues en raison de l’Autriche, qui se plaignait depuis des années d’accueillir un nombre disproportionné de migrants sans papiers en raison de la protection insuffisante des frontières extérieures de Schengen.
L’Autriche a levé ses objections après la signature, à Budapest, d’un accord sur un « paquet de protection des frontières » entre les trois pays.
Cet accord prévoit le déploiement conjoint de gardes-frontières à la frontière bulgaro-turque ainsi que des contrôles temporaires aux frontières terrestres pour une période initiale de six mois.
Le président roumain Klaus Iohannis a déclaré que la décision de jeudi représentait une « reconnaissance de nos efforts de longue date et des progrès réalisés ».
« La Roumanie assure qu’elle continuera à agir avec une pleine responsabilité pour protéger et renforcer les frontières extérieures de l’UE », a-t-il ajouté, précisant que l’adhésion au Schengen « renforcera la sécurité et l’unité de l’UE ».
Créé en 1985, l’espace Schengen comprend actuellement 29 membres — 25 des 27 États membres de l’Union européenne ainsi que la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein.
Il s’agit de la plus grande zone au monde sans contrôles aux frontières intérieures, permettant à plus de 400 millions de personnes de voyager librement à l’intérieur de cet espace.
© Agence France-Presse