Les États-Unis vont restreindre la délivrance de visas aux citoyens du Nigéria qui seraient liés à ce que Washington estime être des massacres de chrétiens dans ce pays, le plus peuplé d’Afrique, a annoncé ce mercredi 3 décembre 2025 le ministre des Affaires étrangères Marco Rubio.
Le mois dernier, Donald Trump a menacé d’intervenir militairement au Nigeria en raison de ces allégations, qu’Abuja nie.
De manière générale, l’administration Trump a drastiquement restreint l’accès aux visas, en particulier pour les ressortissants de pays en développement.
Ces restrictions visent des personnes qui ont « ordonné, autorisé, particulièrement soutenu, participé à ou commis des violations de la liberté de religion », a expliqué Marco Rubio dans un communiqué.
Le secrétaire d’État a présenté la mesure comme une réponse « aux tueries et violences contre les chrétiens perpétrées par des islamistes radicaux, des milices de l’ethnie fulani (peuls, ndlr) et d’autres groupes violents au Nigeria et au-delà ».
Depuis les menaces d’intervention militaire de Donald Trump, qui avaient créé la surprise, les responsables à Washington ont plutôt évoqué d’autres moyens d’action, comme la coopération militaire entre les deux pays et l’éventualité de sanctions ciblées.
Abuja affirme de son côté être en pourparlers avec Washington au sujet de la coopération en matière de sécurité. Une délégation nigériane s’est récemment rendue dans la capitale américaine.
Le Nigeria est divisé de manière à peu près égale entre le sud à majorité chrétienne et le nord à majorité musulmane.
Il est le théâtre de nombreux conflits qui tuent aussi bien des chrétiens que des musulmans, souvent sans distinction.
Les attaques dans les lieux de culte y sont courantes, non pour des raisons religieuses mais parce que des gangs armés pillent les biens des fidèles.
Dans la moitié nord du pays, églises et mosquées sont régulièrement ciblées par ces gangs.