Le Soudan du Sud a affirmé lundi avoir « toujours fait preuve de bonne volonté et de coopération avec les États-Unis en matière d’immigration et d’expulsions », en réponse à la révocation de tous les visas accordés aux Sud-Soudanais par Washington.
La mesure, inédite contre un pays étranger de la part de l’administration de Donald Trump, qui accuse Juba de ne pas reprendre ses citoyens expulsés, avait été annoncée samedi dernier par le secrétaire d’Etat Marco Rubio.
« Il est temps que le gouvernement de transition du Soudan du Sud cesse de tirer profit des États-Unis », avait accusé le chef de la diplomatie américaine.
« Tout pays doit accepter de reprendre promptement ses citoyens lorsqu’un autre pays, y compris les États-Unis, veut les expulser », avait-il poursuivi.
Selon le ministère sud-soudanais des Affaires étrangères, la brouille entre les deux pays est liée au fait qu’un citoyen de République démocratique du Congo a été expulsé début avril sous un faux nom à Juba, et a donc été renvoyé aux États-Unis.
Mais Juba dit rester « ferme dans son engagement à résoudre cette question par le biais d’un dialogue constructif et d’une collaboration » et exprime dans un communiqué « ses regrets pour les circonstances qui ont conduit à cette situation ».
Dans ce même texte, le ministère des Affaires étrangères sud-soudanais affirme, dans un geste de bonne volonté, avoir demandé à son ambassade à Washington de délivrer en urgence des documents de voyage pour 21 nouvelles personnes sur les 23 que les Etats-Unis voulaient expulser, dont certains ont déjà été réadmis dans le pays.
Les deux autres individus étaient un ressortissant soudanais et un Congolais, selon le communiqué.
Le plus jeune pays du monde est en proie à une instabilité et insécurité chronique.
Des affrontements dans certaines régions ces dernières semaines et l’assignation à résidence du vice-président Riek Machar par des forces loyales au président Salva Kiir fin mars menacent l’accord de paix de 2018 qui a mis fin à une guerre civile de cinq ans entre les partisans des deux hommes.
Celle-ci avait fait 400.000 morts et plus de quatre millions de déplacés.
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