L‘Union européenne envisage désormais de durcir sa politique en matière de visas envers certains pays, notamment africains, qui ne collaborent pas suffisamment au retour de leurs ressortissants en situation irrégulière.
Cette stratégie vise à exercer une pression diplomatique sur les gouvernements réticents à réadmettre leurs citoyens expulsés d’Europe.
Parmi les pays potentiellement concernés, on peut citer certains États du Maghreb, comme le Maroc ou l’Algérie, qui ont parfois montré des réticences à faciliter le retour de leurs ressortissants.
Ces pays, historiquement liés à l’Europe par des accords de coopération, se trouvent aujourd’hui dans une position délicate, entre la volonté de maintenir de bonnes relations avec l’UE et les pressions internes liées aux difficultés économiques et sociales.
La Commission européenne, sous l’impulsion de sa présidente Ursula von der Leyen, propose une législation visant à « rationaliser efficacement le processus de retour ».
Cette approche inclut la mise en place d’une reconnaissance mutuelle des décisions d’expulsion entre États membres, afin d’éviter que les migrants ne profitent des disparités entre les systèmes nationaux pour échapper aux procédures de retour.
Au-delà de la simple restriction des visas, l’UE cherche à développer une approche plus large et intégrée de la gestion des flux migratoires.
Cette stratégie passe par le renforcement des partenariats avec les pays d’origine et de transit des migrants, notamment en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne.
Des accords ont déjà été conclus avec des pays comme la Libye et la Tunisie pour tenter de freiner les départs vers l’Europe.
Ces partenariats, qui combinent aide au développement, formation des garde-côtes et renforcement des contrôles aux frontières, ont permis de réduire significativement les arrivées par la Méditerranée centrale.
Cependant, cette approche a également suscité des critiques, notamment concernant les conditions de détention des migrants en Libye.
L‘Union européenne envisage maintenant d’étendre ces partenariats à d’autres pays, comme la Mauritanie, pour faire face à l’augmentation des flux migratoires vers l’Espagne via la Méditerranée occidentale et l’Atlantique.
Cette stratégie globale vise à agir en amont des flux migratoires, en s’attaquant aux causes profondes de l’émigration dans les pays d’origine.