Dans un contexte de tensions croissantes autour des politiques migratoires, le Sénégal envisage une révision significative de sa politique de visas qui tient en un mot : la réciprocité.
Cette réflexion, annoncée par la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yacine Fall, pourrait marquer un tournant dans les relations entre le Sénégal et plusieurs pays, notamment européens.
La ministre a clairement exprimé la volonté du gouvernement sénégalais d’examiner la question des visas gratuits et d’envisager la mise en œuvre d’une politique de réciprocité.
Cette démarche s’inscrit dans une tendance plus large observée sur le continent africain, comme l’illustre la récente décision de la Namibie d’imposer des visas aux citoyens de 30 pays, dont la France et la Belgique, à partir d’avril 2025.
Actuellement, le Sénégal offre une exemption de visa à de nombreux pays, dont la plupart des États membres de l’Union européenne, ainsi qu’à plusieurs nations d’Afrique, d’Amérique et d’Asie.
Cependant, cette générosité n’est pas toujours réciproque. De nombreux pays, particulièrement européens, imposent des visas aux ressortissants sénégalais, créant ainsi un déséquilibre que Dakar souhaite désormais corriger.
Si cette politique de réciprocité venait à être mise en place, elle pourrait affecter significativement les relations du Sénégal avec plusieurs partenaires internationaux.
A travers la réciprocité, les pays européens, le Canada, les États-Unis, ainsi que certaines nations asiatiques comme la Chine et le Japon, pourraient se voir exiger des visas pour entrer au Sénégal.
Cette réflexion sur la réciprocité en matière de visas soulève des questions importantes sur l’équité dans les relations internationales et le droit à la mobilité.
Elle reflète une volonté croissante des pays africains de rééquilibrer leurs rapports avec les nations occidentales, particulièrement dans le domaine sensible de la circulation des personnes.
Cependant, la mise en œuvre d’une telle politique pourrait avoir des implications complexes. Elle pourrait affecter le tourisme, les échanges économiques et culturels, voire les relations diplomatiques.
Le gouvernement sénégalais devra peser soigneusement les avantages et les inconvénients d’une telle décision.
En fin de compte, cette réflexion du Sénégal sur sa politique de visas s’inscrit dans un débat plus large sur la mobilité internationale et l’équité dans les relations Nord-Sud. Elle pourrait inciter d’autres pays africains à adopter des positions similaires, remettant potentiellement en question les paradigmes actuels de la circulation internationale des personnes.