Mauvaise nouvelle pour les habitants d’un pays en particulier puisque l’obtention d’un visa Schengen pourrait bien devenir plus difficile pour eux.
Le tout vient de Chypre qui, depuis un moment, met la pression sur Bruxelles. En effet, le ministre de l’Intérieur Constantinos Ioannou a appelé les autorités européennes à classer la Syrie parmi les « pays d’origine sûrs ».
C’est une mesure qui compliquerait l’obtention de visas Schengen pour les ressortissants syriens.
Lors d’une rencontre avec Ylva Johansson, commissaire européenne aux Affaires intérieures, le ministre chypriote a fait part de ses « vives préoccupations » face aux flux migratoires en provenance de Syrie.
En raison de sa proximité géographique avec la Syrie, Chypre se retrouve en première ligne et fait face à « un afflux significatif de migrants en situation irrégulière ». Une situation qui sature les capacités d’accueil du pays.
En classant la Syrie comme « pays d’origine sûr », Chypre espère pouvoir faciliter les renvois des migrants syriens dépourvus de papiers en règle.
Le ministre Ioannou estime qu’une telle mesure « mettrait fin aux migrations irrégulières » tout en permettant « de faire de la place pour ceux qui ont véritablement besoin d’une protection. »
Un visa Schengen moins accessible, mais des critères controversés pour le pays
Problème, la Commissaire Johansson a rappelé qu’un changement de classification d’un pays à des fins migratoires n’était pas chose aisée, « des critères stricts » devant être réunis.
Car le concept même de « pays sûr » fait débat, des ONG jugeant ses critères trop flous, notamment au regard de la situation des minorités ou de l’accès aux soins.
Quoi qu’il en soit, ce lobbying chypriote relève d’un contexte de tensions migratoires croissantes : le ministre Ioannou s’est félicité de la chute de 50% des arrivées de migrants en 2023 grâce au durcissement des mesures.
Une pression qui a poussé l’UE a adopté une refonte complète de sa politique migratoire l’an dernier.
Reste à savoir si l’appel de Chypre pour freiner les visas Schengen des Syriens sera entendu à Bruxelles.
Mais cette demande singulière témoigne des divergences grandissantes au sein de l’UE sur la question sensible de l’asile et des flux de réfugiés venus du Proche-Orient et d’Afrique. Au risque de fragiliser la liberté de circulation au sein de l’espace Schengen.
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