Nouvel épisode dans la guerre larvée entre Moscou et l’Union européenne. En réaction à la hausse du coût du visa Schengen pour ses ressortissants, la Russie vient d’annoncer une augmentation significative du prix des visas délivrés aux citoyens européens souhaitant se rendre sur son territoire.
Une décision qui risque de refroidir encore davantage les relations déjà glaciales entre la Russie et les pays de l’UE.
C’est par le biais d’un décret signé le 25 décembre par Vladimir Poutine que cette mesure de rétorsion est entrée en vigueur.
Concrètement, la Russie a décidé d’aligner les tarifs de ses visas sur ceux pratiqués depuis septembre 2022 par les pays de l’espace Schengen pour les Russes. Exit donc les tarifs préférentiels dont bénéficiaient jusque-là les Européens en vertu d’accords de réciprocité suspendus par Moscou.
Ainsi, pour un visa simple entrée valable 30 jours, les citoyens de l’UE devront désormais débourser 80€, soit plus du double des 35€ précédemment demandés. Et jusqu’à 160€ pour une procédure d’urgence en 3 jours ouvrés seulement. De quoi freiner sérieusement le tourisme européen vers la Russie, déjà mise au ban par les sanctions internationales.
Augmentation des frais de visa par la Russie : une décision assumée
Du côté du Kremlin, cette décision hautement politique est assumée comme une réplique aux mesures prises depuis deux ans par Bruxelles pour sanctionner l’économie russe.
« Cet acte réglementaire a été préparé par le ministère russe des Affaires étrangères en réponse à la suspension par l’UE de l’accord visant à faciliter la délivrance de visas aux citoyens russes », a ainsi justifié la diplomatie de Moscou.
Preuve que le bras de fer autour des visas n’est qu’un élément parmi d’autres du conflit opposant la Russie aux pays occidentaux autour du dossier ukrainien. Et que Vladimir Poutine est prêt à tout pour défendre les intérêts de son pays, quitte à prendre le risque d’un isolement accentué sur la scène internationale.
Des relations tendues jusqu’à quand ?
Reste désormais à savoir jusqu’où cette surenchère entre sanctions européennes et mesures de rétorsion russes peut mener. Car pour l’heure, aucun signe d’accalmie n’est perceptible entre les deux parties.
La Russie assume plus que jamais son statut de puissance hostile aux intérêts occidentaux. Et réciproquement, les pays de l’UE se montrent inflexibles dans leur volonté d’affaiblir économiquement et politiquement le régime de Vladimir Poutine, en représailles à son intervention militaire en Ukraine.
Dans ce contexte, l’augmentation prononcée du coût du visa pour se rendre en Russie ne sera probablement pas la dernière décision choc prise par le Kremlin pour marquer le coup face aux sanctions européennes.
Les prochains épisodes de cette saga géopolitique promettent encore de faire des étincelles.
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