Comme on pouvait s’y attendre, le parlement canadien a réagi après le reportage de Radio-Canada sur la Côte d’Ivoire.
En effet, dans un film intitulé L’arnaque amoureuse, spécialité de la « mafia africaine » diffusé dans l’émission Enquête, le média a mis à nu un réseau de brouteurs originaires de Côte d’Ivoire venus s’installer grâce au visa étudiant.
Le lundi 22 septembre 2025, Pierre Paul-Hus, député à la Chambre des communes du Canada, a demandé des comptes à la ministre de l’Immigration.
Selon lui : « Comme vu à l’émission Enquête de Radio-Canada, la mafia africaine a profité de la faiblesse des politiques d’immigration des libéraux pour s’infiltrer au Québec et commettre des crimes ».
Il exige des mesures concrètes pour endiguer ce fléau et protéger les Canadiens les plus vulnérables.
En réponse, la ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Metlege Diab, a expliqué :
« Les Canadiens nous ont donné le mandat de rétablir le programme des étudiants internationaux à des niveaux viables et nous le faisons.
Près de 100 000 venus de l’Ouest sont arrivés en 2025. Nous avons aussi le projet de loi C-2 pour réduire les chiffres et prévenir les augmentations soudaines de demandes… J’invite tous les parlementaires à nous appuyer ».
Par ailleurs, le député a également demandé la démission de la ministre de la Sécurité publique du Canada pour incompétence, notamment dans la gestion des membres de la mafia africaine.
Notons qu’après le reportage, l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Canada a réagi à travers un communiqué que voici :
(CLARIFICATION RELATIVE A UN PRÉTENDU CRIME ORGANISÉ AFRICAIN »)
L’Ambassade de la République de Côte d’Ivoire au Canada a suivi avec stupéfaction, le film intitulé « enquête » diffusée par Radio-Canada relatif à un prétendu « crime organisé africain » au Québec. En réalité, cette production s’apparente davantage à une mise en scène tendancieuse visant à jeter l’opprobre sur la Côte d’Ivoire.
L’Ambassade exprime ses vives réserves et s’insurge contre une production journalistique réalisée sans que la Côte d’Ivoire n’ait été consultée ni entendue. Une telle démarche déséquilibrée, partielle et partiale aboutit à une information tronquée qui porte gravement atteinte à l’image de la Côte d’Ivoire, à sa crédibilité internationale et à la réputation de sa communauté au Canada.
L’Ambassade tient à rappeler ce qui suit :
La Côte d’Ivoire rejette avec la plus grande fermeté toute assimilation abusive entre la criminalité d’individus isolés et une prétendue « mafia ivoirienne ».
De telles généralisations relèvent d’une stigmatisation inacceptable et dangereuse pour la sécurité et la dignité des ressortissants ivoiriens :
La Côte d’Ivoire est elle-même confrontée aux réseaux criminels transnationaux. Elle mène une lutte rigoureuse et constante contre la cybercriminalité, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, conformité avec ses engagements internationaux ;
L’implantation et la prospérité de tels réseaux au Canada trouvent leur origine dans des failles structurelles locales, notamment la délivrance et le contrôle insuffisants des permis d’études, le suivi lacunaire des étudiants étrangers, la vérification incomplète des identités et l’absence d’une traçabilité efficace des flux financiers ;
La faiblesse de la coopération policière et judiciaire entre les autorités canadiennes et ivoiriennes constitue un frein majeur à la lutte efficace contre ces pratiques d’individus isolés.
L’Ambassade souligne que la très grande majorité des ressortissants ivoiriens au Canada sont des citoyens exemplaires, respectueux des lois, intégrés et contribuant activement à la vie académique, économique et culturelle du pays d’accueil.
L’Ambassade invite les médias canadiens, en particulier Radio-Canada, à faire preuve d’un sens aigu de la responsabilité et de l’équilibre, afin de ne pas relayer des amalgames susceptibles de nuire grandement à la cohésion sociale et de déformer la réalité des faits.
La Côte d’Ivoire réaffirme enfin sa disponibilité à renforcer la coopération bilatérale avec le Canada, seule voie crédible pour lutter efficacement contre toute forme de criminalité transnationale organisée.