Vers un retour de l’AES ? Ce président de la CEDEAO reçu chaleureusement par l’Alliance

CEDEAO AES Mahama

Crédits photo : Le 360 Afrique / DR

Le président du Ghana John Dramani Mahama poursuit sa tournée au sein des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), marquant une nouvelle ère dans les relations entre la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et cette confédération émergente.

Après Bamako et Niamey, c’est Ouagadougou qui s’apprête à recevoir celui qui incarne désormais l’espoir d’un rapprochement entre deux blocs régionaux aux relations pour le moins tendues.

Arrivé ce dimanche 9 mars 2025 à Niamey, Mahama a été accueilli avec les honneurs par le général Abdourahamane Tiani, président du Niger.

Cette visite officielle de travail et d’amitié s’inscrit dans une dynamique initiée dès son investiture le 7 janvier dernier, quand le capitaine Ibrahim Traoré avait fait le déplacement à Accra, officialisant ainsi les premières bases d’un dialogue renouvelé.

« L’AES est une réalité irrévocable », a déclaré sans ambages le président ghanéen lors de son étape malienne.

Une reconnaissance explicite de cette alliance formée par le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui avaient officiellement claqué la porte de la CEDEAO en janvier 2025.

Par cette affirmation, Mahama pose les jalons d’une nouvelle approche diplomatique : plutôt que de nier l’existence de l’AES ou de la combattre, il choisit d’établir « des relations bien décentes » entre les deux entités régionales.

La stratégie du président ghanéen ne se limite pas à des visites protocolaires.

Elle s’incarne également dans des gestes symboliques forts, comme la nomination d’un envoyé spécial dédié à l’AES.

La visite prévue à Ouagadougou ce lundi 10 mars promet d’être particulièrement significative.

Selon la présidence burkinabè, les deux chefs d’État feront un tour d’horizon de la coopération entre les deux pays, unis par des liens historiques et géographiques solides.

Au-delà des questions bilatérales, « la situation sécuritaire au Sahel et la géopolitique sous-régionale et internationale seront également au menu des échanges », précise la même source.

Pour rappel, cette tournée intervient aussi dans un contexte régional particulièrement tendu.

Les récentes accusations du général Tiani visant la France et certains pays ouest-africains ont exacerbé les fractures diplomatiques.

Pourtant, c’est précisément dans ce climat délicat que Mahama semble déterminé à jouer un rôle de médiateur, conscient que les défis sécuritaires et économiques auxquels fait face la région exigent une réponse collective.

Le 5 mars dernier, le président Mahama avait rencontré son homologue ivoirien Alassane Ouattara pour plaider en faveur du retour des trois pays de l’AES au sein de la CEDEAO.

Cette démarche illustre une vision claire des relations internationales : reconnaître l’AES comme une entité légitime tout en œuvrant pour maintenir l’unité régionale au sens large.

La question qui se pose désormais est celle de la réponse qu’apporteront les dirigeants de l’AES à cette main tendue.

Les premières réactions paraissent encourageantes, comme en témoigne l’accueil chaleureux réservé au président ghanéen à Bamako et à Niamey.

Pour autant, les positions demeurent fermes de part et d’autre, et le chemin vers une réconciliation complète s’annonce semé d’embûches.