Nous connaissons les règlements de comptes entre gang. Cependant, un chef de gang qui part à la chasse contre des personnes âgées et des religieux, c’est une première.
En effet, le chef du gang qui contrôle le port clé de la capitale haïtienne se retrouve accusé d’avoir exterminé des personnes âgées et des chefs religieux vodou de sa communauté pour venger la mort de son fils.
Plus d’une centaine de personnes ont trouvé la mort selon le gouvernement haïtien et les organisations de défense des droits de l’homme.
Le gouvernement communiquait sur les faits le lundi 9 décembre 2024. Il promet de faire payer les coupables de « ce carnage indescriptible ».
Le bilan varie entre 100 à 200 selon les sources. L’analyste Diego Da Rin constate que « le fait que nous ayons autant de doutes sur ce qui s’est passé quelques jours après le massacre est un signal qui indique clairement le niveau de contrôle (des gangs) sur la population ».
Le chef de gang appelé Micanor a la main mise sur les communautés côtières de Wharf Jérémie, La Saline et Fort Dimanche. Il s’est fait une belle réputation dans les vols, extorsions et détournements de marchandises.
Diego explique que « Micanor n’était pas connu pour être aussi brutal que d’autres chefs de gangs. Jusqu’à présent ».
Dans les faits, le fils de Micanor souffrant et un prêtre vodou chez qui il s’est rendu aurait accusé les vieux de la communauté d’en être la cause. Ils sont accusés « de pratiquer la sorcellerie et de faire du mal à l’enfant ».
Ainsi, le chef de gang « a décidé de punir cruellement toutes les personnes âgées et les adeptes du vodou qui, dans son imagination, seraient capables de jeter un mauvais sort à son fils. »
Les responsables des droits de l’homme de l’ONU en Haïti dénoncent fort ce massacre. Ils demandent au gouvernement de faire la lumière sur l’affaire et de punir les coupables devant la loi.