Le Sénégal lance un projet industriel sans précédent avec la création prochaine d’une grosse usine de production de véhicules militaires tactiques à Mbacké, dans la région de Diourbel.
Ce programme mobilise 35 milliards de francs CFA et ambitionne de fabriquer 1 000 véhicules par an pour équiper l’armée sénégalaise.
Durant son allocution précédant les célébrations de l’indépendance, le président Bassirou Diomaye Faye a souligné l’importance cruciale de l’autonomie militaire pour l’avenir du pays.
Cette orientation stratégique s’est concrétisée par la création d’une récompense spécifique encourageant l’innovation dans le domaine de l’industrie militaire nationale.
Une étape décisive a été franchie le 7 novembre 2024 avec la formalisation d’un accord entre le gouvernement et l’entreprise Industrie Sénégal de Véhicules Militaires (ISEVEM).
La cérémonie, menée en présence des autorités militaires et industrielles du pays, marque le démarrage officiel de cette aventure technologique.
Cette usine de véhicules militaires représente bien plus qu’une simple unité de montage. L’originalité du projet tient également à l’implication sud-coréenne, apportant expertise et savoir-faire dans un partenariat orienté vers le transfert de connaissances.
Cette alliance avec une puissance asiatique illustre la volonté sénégalaise d’explorer de nouvelles voies de coopération, loin des partenaires traditionnels.
Cette initiative pourrait inspirer d’autres nations africaines cherchant à réduire leur vulnérabilité stratégique tout en développant leur base industrielle locale dans le secteur sensible de la défense.
Si ce pays constitue l’un des plus stables de la sous-région, il n’en demeure pas moins que la menace est permanente. Surtout que le Mali, l’un de ses voisins, subit le courroux des groupes armés terroristes, depuis plus d’une dizaine d’années.
Outre la menace terroriste, le Sénégal abrite sur son sol, des groupes armés ayant des velléités indépendantistes. En effet, la Casamance (sud du pays), séparée de la majeure partie du reste du territoire sénégalais par la Gambie, est le théâtre d’un des plus vieux conflits d’Afrique.
Leur présence dans cette partie du pays remonte à 1982. Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie, le conflit a persisté à petits feux.