Un réseau de plus de 170 organisations de fact-checkeurs a témoigné de sa « profonde préoccupation » à propos d’informations de presse sur des nouvelles consignes du gouvernement des USA visant à restreindre les visas pour des personnes travaillant dans la tech, notamment à la modération de contenu.
« Si vous découvrez des éléments prouvant qu’un demandeur est responsable ou complice de censure ou d’une tentative de censure de la liberté d’expression protégée aux Etats-Unis, vous devez conclure qu’il n’est pas éligible » à ce type de visa, relève un mémo du département d’Etat américain révélé la semaine dernière par l’agence Reuters et la radio publique américaine NPR.
Les deux médias écrivent que, dans ce cadre, les agents consulaires doivent chercher à savoir si le demandeur a participé à des activités de désinformation, de modération de contenu ou encore de fact-checking.
Le Réseau international de vérification des faits (IFCN, International fact-checking network), qui rassemble plus de 170 entités travaillant sur la vérification des faits et la lutte contre la désinformation, a dénoncé cette décision dans un communiqué.
« L’IFCN est profondément préoccupé« , a dit ce réseau basé aux Etats-Unis, et dont l’AFP fait partie au titre de ses activités internationales de fact-checking.
« La vérification des faits, c’est du journalisme« , a-t-elle souligné dans un communiqué. « C’est le travail simple consistant à confronter les déclarations publiques aux meilleures preuves disponibles« .
La directive américaine concerne les demandeurs de visas H-1B, généralement réservés aux travailleurs étrangers hautement qualifiés et fréquemment utilisés notamment dans le secteur des technologies.
L’essentiel des journalistes étrangers travaillant aux Etats-Unis bénéficient cependant du visa I, lié à une procédure différente.
En mai, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio avait déjà annoncé des restrictions de visas pour les étrangers accusés de « censurer les Américains« , affirmant que la liberté d’expression était « essentielle au mode de vie américain » et relevait d’un « droit fondamental sur lequel les gouvernements étrangers n’ont aucune autorité« .
Le gouvernement de Donald Trump estime que nombre de règles instituées par l’Union européenne autour des réseaux sociaux constituent des atteintes à la liberté d’expression.
Dans la foulée de son élection il y a un an, Mark Zuckerberg, patron de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a mis fin à son programme de fact-checking aux Etats-Unis.
L’AFP, comme d’autres médias dans le monde, est rémunérée par certaines plateformes technologiques (Meta, Google, TikTok) dans le cadre de la lutte contre la désinformation.
Avec AFP