C’est irréversiblement une très mauvaise nouvelle pour l’Afrique, la France, les États-Unis, la Russie et le reste du monde concernant l’uranium.
De manière spectaculaire, l’Iran augmente fortement sa capacité de production d’uranium enrichi à 60 %.
En effet, la quantité d’uranium enrichi à 60 % dont dispose aujourd’hui l’Iran suffirait en théorie, s’il est encore purifié à près de 90 %, à produire quatre bombes atomiques selon le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
« L’Iran est en train d’augmenter fortement ses capacités de production d’uranium hautement enrichi, proche du seuil requis pour fabriquer une bombe atomique », a déclaré ce vendredi 6 décembre à Reuters le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi.
« Aujourd’hui, (l’AIEA) doit annoncer que la capacité de production du stock d’uranium enrichi à 60 % augmente de manière spectaculaire », a déclaré Rafael Grossi en marge d’une conférence sur la sécurité à Manama, capitale de Bahreïn. « Cette capacité de production serait sept à huit fois plus élevée, voire davantage, que les 5 à 7 kg par mois relevés jusqu’ici », a-t-il précisé.
Ce constat devrait renforcer l’inquiétude de l’Afrique, de la France, des États-Unis, de la Russie et autres quant au risque de l’enrichissement de l’uranium en Iran. Rien ne justifie selon eux la production d’uranium si hautement enrichi à des fins civiles.
Plafonner son stock d’uranium
Le mois dernier lors d’une visite à Téhéran, Rafael Grossi avait pourtant annoncé que l’Iran avait accepté à sa demande de plafonner son stock d’uranium enrichi à 60 % afin d’apaiser les tensions diplomatiques sur ce dossier. Téhéran avait exigé en retour que le Conseil des gouverneurs de l’AIEA n’adopte pas une résolution critiquant le manque de coopération de l’Iran avec l’agence onusienne, un texte finalement voté le 21 novembre dernier.
L’AFP rapporte que l’Iran a commencé à alimenter de nouvelles centrifugeuses qui vont lui permettre « d’augmenter fortement » son rythme de production d’uranium hautement enrichi, selon un rapport confidentiel de l’Agence internationale de l’énergie atomique qu’elle a pu consulter ce vendredi. Ce changement au sein du site de Fordo aura comme effet « d’augmenter de manière significative le taux de production d’uranium enrichi jusqu’à 60 % », selon le rapport de l’AIEA.
En décembre 2023, l’AIEA alertait que les stocks d’uranium enrichi iraniens dépassaient vingt-deux fois la limite autorisée par l’accord de 2015 encadrant les activités atomiques de Téhéran.