Uranium du Niger : la France s’avoue vaincue ; elle pourrait vendre ses actifs à…

Uranium Niger France Orano

Crédits photo : Création L-Frii Media

La France semble s’avouer vaincue sur la question de l’Uranium au Niger, comme le montre la position du groupe français Orano.

En effet, le géant de l’hexagone envisage de vendre ses actifs d’uranium au Niger. L’information révélée par le Financial Times le 17 mai 2025. Le groupe français, qui détient 63,4% de la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), semble prêt à abandonner la dernière mine d’uranium active du pays.

Pourquoi une décision aussi drastique ? Il faut savoir que la situation entre l’entreprise française et les autorités nigériennes s’est considérablement détériorée ces derniers mois.

Déjà en juin 2024, le gouvernement nigérien avait retiré à Orano le permis d’exploitation d’Imouraren. Plus grave encore, les exportations d’uranium ont été bloquées depuis un moment.

L’État nigérien a également pris le contrôle opérationnel de la Somaïr, dont il possède déjà 36,4% des parts.

Qui va reprendre les actifs d’Orano le géant de France après son retrait du marché de l’Uranium au Niger ?

Plusieurs acheteurs potentiels se positionnent déjà pour acquérir ces actifs. En premier lieu, le gouvernement nigérien lui-même pourrait être intéressé.

Et pour cause, le pouvoir depuis 2023 a fait de la valorisation des ressources naturelles une priorité nationale. Un rachat permettrait d’éviter un litige autour de la mine d’Arlit et de ses 1 400 tonnes de concentré d’uranium actuellement stockées.

La Russie figure aussi parmi les candidats possibles. Des discussions entre Rosatom et Orano avaient été évoquées par Bloomberg en juin 2024, bien que les deux parties aient rapidement démenti cette information. Néanmoins, selon Le Monde, la Russie chercherait à acquérir une partie des stocks d’uranium nigérien.

La Turquie apparaît comme un potentiel candidat. Le pays a intensifié ses relations avec le Niger ces derniers mois. Une délégation gouvernementale turque s’est rendue à Niamey en juillet 2024.

Un protocole d’accord sur la coopération minière a ensuite été signé en octobre. Selon Alparslan Bayraktar, ministre turc des Ressources naturelles, cette initiative vise à faciliter l’exploration minière des entreprises turques au Niger.

La Chine constitue également un partenaire potentiel de premier plan. Grand consommateur mondial d’uranium, le pays cherche à développer son parc nucléaire civil.

Les entreprises chinoises sont déjà bien implantées dans le secteur minier africain, notamment en Namibie. Au Niger, la China National Nuclear Corporation (CNNC) est l’actionnaire majoritaire de la mine d’uranium d’Azelik.

D’autres acteurs miniers pourraient également se manifester. Global Atomic, qui développe déjà le projet d’uranium Dasa au Niger, pourrait être intéressé. La compagnie chypriote Curzon Uranium a également évoqué son intérêt, mentionnant un partenariat avec un investisseur moyen-oriental non identifié.

Pour l’instant, Orano n’a pas officialisé sa décision. Le groupe français maintient les procédures d’arbitrage engagées auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Il conteste ainsi les récentes décisions du gouvernement nigérien concernant ses activités dans le pays.

La tension reste vive entre les deux parties. Récemment, Orano a saisi la justice nigérienne pour dénoncer « l’arrestation arbitraire » de son directeur local. Cet incident ne fait qu’accentuer l’incertitude autour de l’avenir des projets d’uranium français au Niger.

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