Uranium au Niger : Niamey lance de graves accusations contre la France, 58 milliards de FCFA de…

Uranium au Niger : Niamey lance de graves accusations contre la France, 58 milliards de FCFA de...

Crédit Photo : Le Monde.fr

Concernant l’uranium produit par le Niger, la France n’est plus au commande. Niamey qui a écarté Paris a lancé de graves accusations contre Orano.

Le régime militaire nigérien a rejeté « avec la plus grande fermeté », samedi 27 décembre, les accusations de « vol » portées contre lui, après l’ouverture à Paris d’une enquête pour vol en bande organisée liée à la disparition d’uranium(Nouvelle fenêtre) sur un site auparavant exploité par le groupe français Orano.

Quelques semaines après avoir annoncé la nationalisation du site de la Somaïr en juin, le régime nigérien avait déclaré mettre sur le marché international l’uranium produit par cette filiale du géant français Orano (ex-Areva), située à Arlit, dans le nord du Niger. Fin novembre, Orano avait averti dans un communiqué qu’un chargement d’uranium avait quitté le site de la Somaïr, auparavant détenue à 63,4% par le géant français et à 36,6% par l’Etat du Niger.

« La République du Niger rejette avec la plus grande fermeté toute rhétorique, assimilant à un vol l’exercice de sa souveraineté sur une ressource nationale », a réagi samedi soir le colonel Ousmane Abarchi, ministre des Mines nigérien sur les médias officiels. « On ne peut pas voler ce que l’on possède légitimement », a-t-il poursuivi. De son côté, Alio Daouda, le ministre de la Justice nigérien a affirmé qu’Orano avait laissé 58 milliards de FCFA de dettes d’impayés et l’accuse d’avoir « toujours minoré la teneur de l’uranium » nigérien.

Pivot stratégique pour le Niger

Depuis son arrivée au pouvoir, la junte ne cache pas sa volonté de se tourner vers de nouveaux partenaires, comme l’Iran ou la Russie, cette dernière ayant exprimé en juillet son intérêt pour exploiter l’uranium nigérien.

Orano avait acté en décembre 2024 la perte du contrôle opérationnel de ses trois filiales minières au Niger: la mine de la Somaïr, celle de Cominak (fermée depuis 2021) et le gisement d’Imouraren. Le groupe, dont le capital est détenu à plus de 90% par l’Etat français, a depuis engagé plusieurs procédures d’arbitrage international contre l’Etat du Niger.

Fin septembre, l’entreprise a annoncé la décision en sa faveur d’un tribunal concernant la mine de la Somaïr. Selon Orano, ce tribunal a enjoint au Niger de ne pas vendre l’uranium produit par la Somaïr, dont le site compte environ 1 300 tonnes de concentré, représentant une valeur marchande de 250 millions d’euros.

Le Niger fournissait en 2021 environ 4,7% de la production mondiale d’uranium naturel, selon des chiffres de l’agence d’approvisionnement d’Euratom (ESA). Jusqu’à récemment, ce pays d’Afrique fournissait 20% de l’uranium utilisé par la France, rapportait Le Monde(Nouvelle fenêtre) en 2023. Depuis le coup d’Etat au Niger, l’Europe se tourne de plus en plus vers l’Australie, la Chine et le Kazakhstan, selon Euratom(Nouvelle fenêtre).

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