Uranium au Niger : la situation de la France avec la fin d’Orano

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Credit Photo : IRIS

Nouveau pied de nez à la France, le Niger a nationalisé sa dernière mine d’uranium le 19 juin 2025 avec pour conséquence la fin de plus de 50 ans d’exploitation par le groupe français Orano.

Pourtant, l’impact sur l’approvisionnement énergétique français reste limité grâce aux réserves stratégiques et à la diversification des sources.

La mine nigérienne représentait 20% des importations françaises d’uranium en 2022. Le Niger occupait alors la deuxième place des fournisseurs de la France. Cependant, les livraisons avaient déjà cessé depuis le coup d’État de juillet 2023. Le nouveau régime militaire avait bloqué toutes les exportations d’Orano vers l’Hexagone.

La France faiblement touchée par la chute du géant de l’uranium Orano au Niger

Malgré cette interruption, la production nucléaire française a progressé. Elle a augmenté de 15% en 2023, puis de 13% en 2024. Cette performance s’explique par les importantes réserves stockées dans les centrales. Ces stocks couvrent plusieurs années de fonctionnement normal. Ils protègent donc la France des interruptions temporaires d’approvisionnement.

L’uranium alimente les centrales nucléaires qui produisent l’électricité. En 2024, ces installations ont fourni 65% de l’électricité française. Cette forte dépendance au nucléaire explique l’importance stratégique de l’uranium pour la France.

La stratégie française repose également sur la diversification des fournisseurs. Entre 2012 et 2022, dix pays ont livré de l’uranium à la France.

En 2022, le Kazakhstan dominait avec 37,3% des importations. Suivaient le Niger (20,2%), la Namibie (15,8%), l’Australie (13,9%) et l’Ouzbékistan (12,9%). Cette répartition limite les risques liés à la dépendance envers un seul pays.

Orano accélère cette diversification depuis plusieurs mois. En janvier 2025, le groupe a signé un accord pour exploiter la première mine d’uranium de Mongolie.

Cet investissement de 500 millions de dollars permettra de produire 2500 tonnes par an dès 2029. Cette capacité équivaut à celle de l’ancienne mine nigérienne, estimée à 2000 tonnes annuelles.

Le groupe français possède déjà d’autres mines au Kazakhstan et au Canada. Ces installations produisent plus de 20000 tonnes d’uranium par an au total.

Cette capacité dépasse largement les volumes perdus au Niger. Néanmoins, remplacer complètement l’uranium nigérien nécessitera du temps et des investissements supplémentaires.

L’État français détient plus de 90% d’Orano. Il devra donc financer ces nouveaux projets miniers. Ces investissements s’inscrivent dans une stratégie à long terme pour sécuriser l’approvisionnement énergétique national. La transition prendra plusieurs années avant d’être totalement effective.

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